Elle était amoureuse de son cousin au point qu'elle lui a tout donné. Malheureusement, il lui a tourné le dos quand elle est tombée enceinte. Et il l'a abandonnée à son propre sort. Nous sommes au service de la maternité du Centre hospitalier Mohammed V à El Jadida. Quand l'infirmière chargée de l'accueil et de l'inscription des identités des femmes enceintes a vu cette jeune fille qui se tenait devant elle en compagnie d'une autre femme, elle a écarquillé ses yeux. «Quarante-deux ans ?», a-t-elle balbutié tout en continuant à fixer la jeune fille qui semblait, en apparence avoir la vingtaine. Croit-elle ses oreilles ou ses yeux ? Elle lui a demandé sa carte d'identité nationale. «Je l'ai oubliée à la maison… Car, j'étais pressée de la conduire à l'hôpital lorsqu'elle a ressenti les douleurs de l'accouchement», lui a répondu la femme, quadragénaire, qui était en compagnie de la jeune fille enceinte, avant de lui remettre la sienne. L'infirmière semblait être certaine que la jeune fille enceinte n'était pas quadragénaire. Mais, elle ne pouvait pas la renvoyer puisqu'elle allait accoucher. Mais elle a avisé son supérieur hiérarchique. La jeune fille a été conduite aussitôt au bloc opératoire où elle a mis au monde, par césarienne, un beau garçon. Le lendemain, le responsable de l'hôpital a téléphoné à la police. Il l'a informée qu'une jeune fille qui a accouché d'un garçon semblait être inscrite au dossier de l'hôpital sous une fausse identité. Les éléments de la brigade des mœurs de la capitale doukkalie se sont dépêchés sur l'hôpital. Ils ont remarqué effectivement que Laïla était loin d'avoir quarante-deux ans . Mentait-elle ? Si oui, pourquoi ? Les interrogations se sont multipliées. Et Laïla a craché le morceau: «Je ne m'appelle pas Laïla, mais Malika, j'ai vingt-quatre ans et je demeure dans la région d'El Jadida». Et pourquoi a-t-elle inventé une fausse identité ? C'était à son douar qu'elle avait eu une relation amoureuse avec son cousin, Ahmed. En fait, elle l'aimait passionnément. Il rentrait chez elle, la nuit, quand tout le monde était plongé dans un profond sommeil. D'ailleurs, c'est elle qui lui ouvrait la porte. Tous deux passaient de bons moments sur le même lit. Au fil des jours, il lui a assuré qu'il ne lui tournerait jamais le dos. Et elle lui a tout donné. Leur «jeu» n'a pas pris fin. Au contraire, ils ont continué à «jouer» sans prendre la moindre précaution jusqu'au jour où elle est tombée enceinte. Quand elle lui a dévoilé sa grossesse dans l'intention qu'il se présente chez ses parents et qu'il la demande en mariage, sa réponse était ferme : «va chercher une autre personne que moi pour être le père du garçon qui est dans ton ventre». Elle l'a supplié. En vain. Pire encore, il a quitté définitivement le douar pour l'abandonner à son propre sort. A son septième mois de grossesse, Malika a quitté son douar pour aller se réfugier chez une proche, Zineb. Celle-ci lui a assuré qu'elle allait chercher un couple qui souhaiterait prendre en charge son nouveau-né. Effectivement, Zineb est arrivée à trouver une femme, Laïla, stérile, qui rêvait depuis belle lurette d'avoir un enfant. Et pour qu'elle soit la mère biologique sur les papiers, Malika a usurpé son identité quand elle est partie à l'hôpital. Seulement, cette ruse a été découverte par l'infirmière chargée de l'accueil. Malika a été arrêtée et a été traduite en justice.