Deux infirmières ont été condamnées par la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance d'El Jadida à un an et demi et à un an de prison ferme pour avortement d'une mineure. Quand le père de Halima a reçu la convocation de la police judiciaire d'El Jadida, il s'est étonné. La police s'est contentée de lui demander de se présenter, le lendemain, au commissariat de police en compagnie de son épouse et sa fille. Elle lui a également demandé d'emmener le livret de l'état civil. Pour quelles raisons ? Pour avoir la réponse, il s'est adressé à sa femme et à sa fille. Ces dernières ont gardé le silence. Quel secret cachent-elles ? Une question qui lui a hanté l'esprit au point qu'il a passé une nuit blanche. Le lendemain matin, il s'est dirigé vers le bureau de la brigade en compagnie de sa femme et de sa fille. Le père a remis le livret de l'état civil au chef de la brigade qui a commencé à le feuilleter. Celui-ci a fixé son regard sur la date de naissance de Halima, 20 avril 1989. Il lève ses yeux vers le père et lui dit : «Tu savais que ta fille était enceinte et qu'elle a avorté, il y a de cela deux semaines ?». Une question qui a perturbé le père. Ce dernier a fixé ses regards sur sa femme avant de répondre négativement. Le policier a posé la même question à l'épouse. Elle a répondu positivement. «Il y a trois semaines, j'ai reçu un appel téléphonique d'une personne qui a refusé de divulguer son identité. Elle m'a affirmé que ma fille Halima est enceinte depuis quatre mois», relate l'épouse à la police. Sa fille lui a confirmé la nouvelle. Elle lui a expliqué qu'un certain Rachid l'a violée sous la menace de l'arme blanche. Cependant, la fille a continué à le voir et partager le lit avec lui à son plein gré. Sans perdre de temps, sa mère l'a conduite chez une gynécologue de la ville. Cette dernière a attesté à la mère que la fille est enceinte depuis quatre mois. «Je préfère qu'elle avorte», dit la mère à la gynéco. Cette dernière lui a expliqué que la loi l'interdit de le faire. En s'apprêtant à quitter le cabinet, une infirmière, Atika, lui a chuchoté à l'oreille : «Je connais une infirmière qui peut avorter ta fille contre une somme de quatre mille dirhams». Sans perdre de temps, elles ont fixé un rendez-vous pour rencontrer l'infirmière, Fatiha, qui va se charger de l'opération. Vers 8 h du matin, quand le père de Halima s'est rendu à son travail, l'infirmière, Fatiha et la tente de Halima, à savoir Zahra, ont rejoint la mère à la maison. Pas moins de quelques minutes, la fille a avorté. Elle est restée malade durant quinze jours. Certes, son père l'a remarqué, mais il a cru, comme lui avait expliqué son épouse, qu'elle avait des problèmes de digestion. Arrêtée, l'infirmière Atika, âgée de trente-neuf ans, a avoué qu'elle avait empoché une commission de mille dirhams. Quant à l'infirmière Fatiha, âgée de quarante et un ans, elle a reconnu avoir fait avorter Halima chez elle. Elle a précisé qu'elle avait avorté également plusieurs autres filles dont des mineures et ce contre des sommes allant de deux à quatre mille dirhams. En effectuant une perquisition chez elle, la police a mis la main sur plusieurs matériaux médicaux et médicaments. Traduites devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, les deux infirmières ont été condamnées respectivement à un an et demi et à un an de prison ferme. Et si Halima a été condamnée à deux mois de prison ferme, sa mère et sa tante ont écopé d'un an de prison ferme. Et la police recherche activement Rachid qui l'a violée.