Le Parquet près la Cour d'appel de Casablanca a ordonné, mardi, à la police judiciaire de diligenter une enquête sur les circonstances du changement du tracé de l'autoroute au sud-ouest de Casablanca. Nouveau rebondissement dans l'affaire du projet Muteo. Le Parquet près la Cour d'appel de Casablanca a ordonné, mardi 23 mars, une enquête sur les circonstances du changement d'itinéraire de l'autoroute au sud-ouest de Casablanca destiné à intégrer un bien foncier dans le périmètre urbain. Un communiqué du ministère de la Justice précise que cette enquête a été décidée «suite aux investigations menées à propos du changement d'itinéraire de l'autoroute au sud-ouest de Casablanca aux fins d'intégrer un bien foncier dans le périmètre urbain, au sujet duquel une société a présenté un projet d'habitat et de logistique, et ce contrairement aux dispositions du schéma directeur d'aménagement urbain de la ville». Le communiqué ajoute que le Parquet a ordonné à la police judiciaire de diligenter une enquête à ce sujet. L'affaire du changement d'itinéraire de l'autoroute a impliqué des accusations de «trafic d'influence». Le projet d'habitat et de logistique, cité par le communiqué du ministère de la Justice, se situe à cheval sur les zones de Hay Hassani et Nouaceur. Lancé en 2008, le projet Muteo comprenait des logements et une grande zone industrielle destinée à créer une zone de logistique. Le problème qui a entravé la réalisation du projet est qu'une partie du terrain se situe à l'intérieur du paramètre urbain à travers Hay Hassani et l'autre partie sur Nouaceur, c'est-à-dire à l'extérieur de ce paramètre soit une zone agricole. L'affaire s'est compliquée davantage par l'existence d'un projet d'autoroute sur la frontière entre les deux zones. Certes, sur Hay Hassani, le schéma directeur d'aménagement urbain prévoit des logements, mais les promoteurs du projet ont été appelés à abandonner la partie industrielle du projet vouée à un espace vert, ce qu'ils ont accepté. Une nouvelle version du projet a donc été déposée auprès du Conseil régional d'investissement de Casablanca. Mais ce qui a compliqué les choses, encore une fois, c'est le tracé du projet d'autoroute qui ne fait pas l'unanimité. Le ministère de l'Equipement et du Transport qui contribue au financement du projet par 108 millions DH sur un total de 216, a contesté un premier tracé le considérant «inapproprié aux caractéristiques géographiques», selon une information relayée par la presse. Un deuxième tracé a également été contesté par l'Agence urbaine et les autorités locales. Un troisième tracé proposé par la direction régionale de l'Equipement du Grand Casablanca a, lui aussi, été contesté par les propriétaires majoritaires des terrains, estimant qu'il «porte préjudice à leur exploitation agricole». Ainsi, aucune solution n'a été trouvée malgré les tentatives de conciliation. Ainsi, c'est dans ce contexte que le Parquet près la Cour d'appel de Casablanca a ordonné de diligenter une enquête pour déterminer les circonstances du changement du tracé de la voie express, en raison notamment des soupçons de trafic d'influence.