Selon l'association «Reins», 60.000 Marocains auront une insuffisance rénale en 2020. La perte financière due à l'hémodialyse en 2010 avoisinera 1,67 milliard de dirhams. En 2020, 60.000 Marocains seront atteints d'insuffisance rénale. Actuellement, ils sont un million à avoir une maladie rénale chronique et chaque année, 3.500 nouveaux cas arrivent au stade terminal. Seulement 9.000 patients sont dialysés et 170 ont bénéficié d'une greffe rénale. La prévention et le dépistage des maladies rénales constituent les principales priorités de l'association «Reins». Au même titre que les années précédentes, l'association organise la semaine Reins. L'objectif étant de sensibiliser la population pour l'aider à faire face aux réalités de cette pathologie et à les encourager au dépistage précoce. Plusieurs actions sont prévues pour tenter d'attirer l'attention sur le diagnostic tardif de l'atteinte rénale. En collaboration avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité, l'association Reins a organisé le dimanche 14 mars une caravane des maladies rénales à El Jadida. Un millier d'habitants des quartiers défavorisés ont bénéficié d'une analyse d'urine, d'une prise de la tension artérielle et au besoin d'une consultation médicale et d'une échographie. Cette année, le thème choisi est «Reins et diabète» étant donné que le diabète constitue la première cause d'insuffisance rénale et de dialyse. Jusqu'à 50% des personnes atteintes de diabète peuvent présenter des signes précoces de maladie rénale (néphropathie diabétique). A noter que 40% de diabète de type 1 (insulinodépendant) et 10% de diabète de type 2 (non insulinodépendant) développeront des problèmes rénaux menant à l'insuffisance rénale. Cette pathologie continue d'être méconnue. La grande majorité des patients soit 55% ont découvert la maladie à l'occasion d'un bilan. Ils sont 20% à l'avoir découverte à travers une anémie, 14% à cause de vomissements et 10% à la suite d'une opération chirurgicale. L'association «Reins» soutient et encourage la greffe qui permet une économie d'argent et offre une meilleure qualité de vie que la dialyse. «Une année d'économie de dialyse c'est 120.000 DH d'économie par patient et deux années équivaut à 240.000DH», précise le Pr Amal Bourquia, présidente de l'association «Reins». Et de poursuivre «la perte financière due à l'hémodialyse en 2010 avoisinera 1,67 milliard de dirhams en plus d'une perte en valeur de travail de l'ordre de 60 millions de dirhams». Si l'hémodialyse détruit le patient sur le plan financier et psychique, il existe des traitements efficaces. Selon le Pr Bourquia, il a été démontré que le traitement par érythropoïétine en prédialyse a pour conséquence une diminution significative d'accidents cardio-vasculaires et du nombre d'hospitalisations ainsi que l'amélioration de la qualité de vie et la diminution de la mortalité. Des données qui font que l'administration d'érythropoïétine est actuellement indiquée dans la prise en charge de l'anémie chez les patients en prédialyse et représente un gain économique indéniable. Accès aux médicaments : 91% des patients ont des difficultés Selon une étude réalisée par l'association Reins, 91% des patients éprouvent des difficultés à avancer de l'argent pour les médicaments antianémiques. Ces difficultés sont dues au fait qu'ils n'ont pas d'argent et que personne ne peut les aider financièrement (67%). Ils sont 33% a être contraints d'emprunter de l'argent et 29% n'ont personne pour les aider d'autant que 81% des patients prennent d'autres médicaments en parallèle tels que les antihypertenseurs. L'étude ne manque pas de souligner que 70% des malades ne sont pas satisfaits des délais de remboursement de l'AMO.