Le monde commémore aujourd'hui la cinquième Journée Mondiale du Rein, consacrée cette année aux liens entre diabète et insuffisance rénale. Le diabète, principale cause d'insuffisance rénale, touche 40% des insuffisants rénaux. Le nombre de malades diabétiques nécessitant une dialyse ou une greffe rénale va doubler au cours de la prochaine décennie. C'est l'occasion de faire la mise au point sur cette maladie et de rappeler les moyens de sa prévention. La maladie rénale touche plus de 5% de la population mondiale. On estime dans le même contexte qu'environ 500 millions de personnes dans le monde sont atteints d'insuffisance rénale chronique. Ses causes classiques sont les affections inflammatoires des reins, les infections et les obstructions urinaires et les maladies génétiques comme la polykystose rénale. La première faute incombe au diagnostic tardif et à la prise en charge souvent tardive et limitée au traitement terminal. En effet, des millions décèdent prématurément de cette maladie ou de ses complications cardiovasculaires. Près d'un tiers des insuffisances rénales ne sont dirigées vers un néphrologue qu'au stade terminal, au moment où la dialyse s'impose d'urgence. Les personnes atteintes restent souvent en bonne santé apparente avec des reins qui fonctionnent de 10 à 20 % de leur capacité normale, alors que des signes éclaireurs trahissent la maladie, bien que pas forcément rattachés au mal du rein (rien ne dénonce le dysfonctionnement des reins), tels le besoin fréquent d'uriner, notamment la nuit, le gonflement des paupières et/ou des chevilles, la perte d'appétit, les nausées, mauvais goût dans la bouche, la fatigue injustifiée, des démangeaisons continues, ou encore des crampes nocturnes. Ces symptômes aident généralement à soupçonner la vilaine maladie et un simple examen des urines (albumine) et de sang (dosage de la créatinine) arrive à la révéler. Chez les personnes à risque tels les diabétiques, les personnes souffrant d'hypertension, ou de surpoids, les fumeurs, les personnes âgées (de plus de 50 ans) et celles ayant des antécédents familiaux, le dépistage est prioritaire. La plupart des formes de maladie rénale sont traitables, et leur évolution peut être stoppée ou ralentie surtout si la prise en charge est rapide. Le choc psychologique et les complications d'un traitement souvent lourd sont ainsi épargnés. La première conséquence d'une pathologie rénale chronique méconnue est la perte progressive de la fonction rénale conduisant à la dialyse ou à la greffe du rein pour sauver la vie du malade. La deuxième conséquence est un risque de décès prématuré par complication cardiovasculaire. Certaines règles d'hygiène de vie permettent de prévenir les maladies rénales et de garder des reins en bonne santé à savoir la consommation d'eau en grande quantité (au moins 1 litre d'eau chaque jour), avoir une bonne alimentation pour éviter le surpoids et l'excès de cholestérol. On conseille également de limiter la consommation de sel et des protéines qui favorisent l'insuffisance rénale, de pratiquer une activité physique régulière et de cesser de fumer, le tabac aidant à l'évolution de l'insuffisance rénale. Une autre règle d'or consiste à éviter l'automédication car certaines substances nuisent aux reins par toxicité. Il faut également se méfier des produits de contraste iodés administrés par injection lors de certains examens radiologiques qui peuvent affecter les reins fragiles. Au Maroc, on recense environ 7000 malades rénaux dans 145 centres d'hémodialyse dans le secteur public et privé. Un programme national pour encourager le don de rein vient d'être élaboré et lancé à l'occasion de la journée mondiale du rein (plus de 200 personnes malades ont pu bénéficier de dons de rein). Le ministère de la Santé, qui a signé au cours de l'année 2009 plusieurs conventions dans le cadre de la maladie rénale, organise aujourd'hui, en collaboration avec des associations marocaines de la médecine du rein, une série de rencontres et de manifestations dont une journée de sensibilisation à la maladie du rein à Salé.