Le championnat-pilotes de Formule1 a connu durant les derniers «Grands Prix» des rebondissements tels que Shumi n'est plus confortablement installé en haut de la pyramide. Un challenger, aussi impromptu que menaçant, se pointe à l'horizon. Au volant de sa Williams-BMW, le Colombien Juan Pablo Montoya ne cesse de gravir les échelons depuis bientôt six «Grand Prix». Les précieux points glanés dernièrement le rapprochent, au fil des courses, du meneur allemand, Michael Schumacher. Le pilote Allemand n'a pu récolter plus de points que le Colombien que sur une seule de ces six courses, c'était au GP du Canada (10 contre 6). Les cinq autres GP, Montoya sera intraitable et creusera des écarts allant de 2 jusqu'à 8 points par course. Lors de ces six courses, le Colombien a réussi à glaner cinquante points sur les soixante possibles. Excellent palmarès ! Lors de ces six courses - toujours - Montoya passa à deux reprises premier sous le drapeau à damier, décrocha la deuxième place à deux reprises et se classa troisième une seule fois. Depuis qu'il a renoué avec le succès à Monaco le 1er juin, le Colombien, métamorphosé, traverse une période faste et rien ne semble devoir arrêter sa marche impériale vers le haut du podium. Cette ascension fulgurante, mais aussi menaçante pour Shumi, s'est également faite au détriment des deux autres principaux prétendants au titre. Les victimes portent les noms de Kimi Raikkonen et Ralf Schumacher. La liste pourrait s'allonger en y additionnant Rubens Barrichello. En effet, depuis son triomphe à Hockenheim au Grand Prix d'Allemagne, Juan Pablo Montoya a acquis le statut du rival le plus menaçant de Michael Schumacher dans la course au titre. Une course vertigineuse que seules quatre épreuves séparent du terme du Championnat du monde de Formule1. Toutefois, les cinq compères qui se livrent cette bataille sans merci restent au coude à coude, si l'on prend en considération qu'en Formule 1, la réussite est aussi éphémère que fragile. Nul pilote ne peut prétendre être à l'abri d'une mauvaise passe. La malchance qui avait sévi lors du dernier GP d'Allemagne en est la preuve irréfutable. Les jeux restent donc ouverts et tout peut encore advenir. Les cinq compères en lice pour le sacre ultime sont Michael Schumacher (71 points), Juan Pablo Montoya (65 points), Kimi Raikkonen (62 points), Ralf Schumacher (53 points) et Rubens Barrichello (49 points). Mathématiquement, ils sont tous encore dans la course, d'où le plaisir que procure cette fin de saison, époustouflante, s'annonçant indécise comme jamais elle ne l'avait été. Du moins, depuis la saison particulière de1986. Le Grand Prix d'Italie à Monza intervint, comme l'état actuel de la saison, à quatre «Grands Prix» de la fin de cette somptueuse saison 86. Nigel Mansell et Nelson Piquet, donnés favoris à l'époque grâce à leur Williams-Honda Turbo. Puis Alain Prost et le Brésilein Ayrton Senna, pilote indomptable de son état. Luttant farouchement, ces quatre pilotes hors-pair avaient dû attendre un dénouement à sensation à Adélaïde, en Australie, lorsque le pneu arrière gauche de la Williams de Mansell éclata, éjectant ce dernier sur le banc de touche. Une aubaine pour Alain Prost - en dépit de ses huit points de retard sur le Britannique au départ - qui est allé s'imposer et ceindre sa deuxième couronne mondiale. De là à en déduire qu'au-delà de la puissance des mécaniques, de l'aérodynamisme des monoplaces et de la dextérité des pilotes, cette saison pourrait bien se jouer sur les pneumatiques. Canicule oblige !