L'Administration des douanes et impôts indirects (ADII) s'allie au secteur privé et lance le premier Observatoire de l'éthique douane-secteur privé au Maroc. L'éthique et la transparence sont au centre des intérêts des opérateurs douaniers nationaux. À quelques jours de la journée internationale des douanes, célébrée chaque 26 janvier, le Maroc s'engage dans une approche novatrice dans le domaine de l'éthique et de lutte contre la corruption. En effet, le Royaume a lancé, mardi 19 janvier 2009, le premier Observatoire de l'éthique douane-secteur privé. Présidé en alternance par l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ce projet pilote, initié par l'Organisation mondiale des douanes (OMD), vient consolider le partenariat entre ces principaux pôles de la chaîne logistique nationale. «Convaincue que le développement de toute société ne peut être atteint à travers des initiatives unilatérales, la douane s'associe à ses partenaires dans un cadre institutionnel solidement établi. Et ce, pour lutter contre toutes les menaces susceptibles de constituer une entrave à l'épanouissement du commerce licite au Maroc», note Abdellatif Zaghnoun, directeur général de l'ADII, lors de la signature du protocole d'accord avec la CGEM relatif la mise en place de l'Observatoire. Cet institut a pour mission principale le recueil des informations, leurs consolidations ainsi que le traitement des réclamations et leur transmission à la fois à l'ADII et aux opérateurs. La création de cette institution est née, par ailleurs, d'une forte volonté gouvernementale afin d'assurer une meilleure efficacité des actions conjointes de la douane et le secteur privé. «Le non-respect des règles éthiques constitue la principale menace qui plane sur la bonne gouvernance, le développement économique durable, le processus démocratique et la loyauté des pratiques commerciales», souligne Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, dans son discours lu par Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur lors de la conférence tenue à cet égard. Et d'ajouter : «Conscient de ce problème, la mise en place de l'Observatoire est tout à fait opportune dans la mesure où il promouvra l'éthique et créera un climat favorable au milieu des affaires et aux investissements». En effet, l'Observatoire servira de bonne pratique dans le cadre du partenariat avec le secteur privé. Dans ce sens, M. Zaghnoun précise que «l'Observatoire sera une force de proposition qui permettra sans nul doute de renforcer l'intégrité chez la douane et l'entreprise à travers des initiatives volontaires et d'instaurer de manière créative de bonnes pratiques de gestion saine des opérations commerciales». Pour sa part, Mohamed Horani, président de la CGEM, a mis l'accent sur l'urgence d'adopter ces mesures de transparence. «La promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption n'est pas un choix mais un impératif qui s'oppose à nous tous. Le développement pérenne de notre économie passe nécessairement par l'amélioration de l'environnement des affaires», soutient-il. En parallèle à ces recommandations, Kunio Mikyriya, secrétaire général de l'OMD, est très optimiste quant à la mise en place de cet Observatoire. Selon M. Mikyriya, l'expérience entreprise par le Maroc «leader au sein de l'OMD», en matière d'éthique et de transparence servirait d'exemple à la fois sur le plan régional et arabe.