Une mère de famille, âgé de 55 ans, a été condamnée à trois ans de prison, dont deux ans ferme, mardi soir par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay pour avoir maltraité et violenté ses enfants pendant des années. Le tribunal a aussi prononcé une obligation de soins et l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes à l'encontre de la quinquagénaire, absente à son procès pour raison de santé. Elle devra également indemniser ses enfants. La justice a ordonné un mandat d'arrêt contre la mère de famille. « Cette histoire nous fait honte à tous. Parce qu'elle se passe tout près d'ici, à Saint-Pierre-Eynac. Parce que tous, nous avons été défaillants. A commencer par l'école, le médecin de famille et les services sociaux». Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, la plaidoirie de l'avocat Jacqueline Eymard-Navarro secoue tout le monde, même les magistrats. Sans haine, mais avec la volonté de faire la lumière sur le calvaire de ses clientes, deux sœurs de 21 et 25 ans, la porte-parole de la partie civile évoque des bribes de leur jeunesse gâchée. Ce procès est celui de leur mère. Demeurant sur la commune de Saint-Julien-Chapteuil, elle est poursuivie pour avoir privé ses filles de nourriture et de soins, pour les avoir maltraitées et humiliées durant toute leur enfance jusqu'à l'âge adulte. Absente à la barre pour cause de santé, cette femme de 55 ans aurait reconnu avoir maltraité ses six enfants. L'instruction menée à l'audience par le président Zemerly met en évidence que de toute la fratrie, « M » était le souffre-douleur. Les repas pris à genoux avec, dans l'assiette, les restes des autres, «J'y étais obligée quasiment tous les jours». Les petits-déjeuners pris dans cette même position, quotidiennement. Et puis, il y a les coups de poing et les strangulations, qui ne sont que quelques unes des marques «d'affection» de cette mère. Et quand ce n'était pas elle, d'autres devaient s'en charger: «Elle m'humiliait et montait mon frère et mes sœurs contre moi. Elle les obligeait à me frapper». Il y aurait eu bien d'autres sévices, tout n'a pas été déballé à l'audience. «Quand ça se passait, mon père partait. Il ne nous parlait jamais. Elle l'en empêchait », explique la jeune femme assise prostrée devant les magistrats. n « On ne faisait pas savoir que nous étions maltraitées, mais ça se voyait'', a déclaré une des jeunes femmes à l'audience, évoquant la tête rasée, la tenue vestimentaire négligée et la maigreur qui les caractérisaient et les marginalisaient à l'école.