Un dossier consacré à l'ONA dans le journal de Moulay Hafid Elalamy met le feu aux poudres. Le grand dossier consacré à l'ONA, le jeudi 1er décembre 2009, par le nouveau quotidien Les Echos créé récemment par Moulay Hafid Elalamy, ex-patron de la CGEM et président de la holding Saham, continue de faire des vagues. Le dossier d'une tonalité très critique sur la holding royale, sur sa stratégie et sur ses projets de développement a, manifestement, gêné les actionnaires de référence et les managers. Ce qui semble aggraver la situation, c'est non pas le discours critique sur l'ONA qui vise, en fait, à faire douter de la valeur du titre en stigmatisant les choix stratégiques du groupe, son management et ses orientations, mais l'auteur de ces critiques — le promoteur du journal — à savoir Moulay Hafid Elalamy. «Ces attaques frontales, susceptibles d'être traitées pénalement, venant de quelqu'un qui a grandi et prospéré dans le sillage de l'ONA sont tout simplement irresponsables. Nous ne comprenons pas la démarche ni au plan de l'éthique des affaires, c'est apparemment le dernier de ses soucis, ni au plan de la déontologie journalistique que ce monsieur n'a pas encore bien assimilée. C'est une affaire qui ne restera pas, pour nous, sans suite…», affirme, déterminé, Mouâtassim Belghazi, président de l'ONA, contacté par ALM. Le choix de Moulay Hafid Elalamy d'entrer dans le domaine des médias d'une manière si fracassante est apprécié diversement par les opérateurs économiques. Il lui aurait été même déconseillé en haut lieu au motif que cet investissement n'était pas sans risques de dérapage dans un secteur déjà malade et que cet investissement comportait des éléments d'incompatibilité compte tenu du fait que les engagements professionnels et sociaux de Moulay Hafid Elalamy requéraient une forme de neutralité avancée. Effectivement, le talentueux Moulay Hafid Elalamy, revenu en grâce après une longue traversée du désert consécutive à la calamiteuse affaire Agma, semblait avoir gagné en maturité mais, apparemment, le surdoué de la finance marocaine est toujours habité par ses vieux démons.