Une rencontre de sensibilisation sur les violences commises à l'encontre des femmes s'est tenue le 8 décembre à Agadir. L'urgence de la mise en place d'une stratégie efficace pour lutter contre la violence envers les femmes et les enfants est de plus en plus exprimée par les associations et différents organismes. Et c'est à l'occasion de sa quatrième année d'existence que l'Union de l'action féminine à Agadir (Centre Annajda pour l'assistance aux femmes et aux enfants victimes de violence) a organisé, le 8 décembre, une rencontre de sensibilisation. L'objectif étant d'appeler au renforcement des dispositifs juridiques et des engagements de tous les membres de la société pour lutter contre la violence à l'égard des femmes. Les chiffres évoqués au niveau régional viennent attester de l'ampleur de ce phénomène. Au cours de ces trois dernières années, les cas de 1306 femmes et 2099 enfants de femmes violentés ont été traités par le centre «Annajda». Certes, le centre fait un travail colossal au niveau régional dans le suivi et la mise en place des dispositifs d'appui à ces victimes mais les moyens restent limités. Notons à cet égard l'absence d'un centre d'accueil dédié à ces femmes victimes de violence. Des témoignages des victimes de violence ont été également au programme de cette rencontre de sensibilisation. Cependant, l'une des interpellations enregistrées au cours de ces témoignages demeure la de la procédure juridique ainsi que la faiblesse des textes juridiques régissant la violence conjugale ou autres violences commises. L'absence aujourd'hui des dispositifs institutionnels en matière d'accueil, d'écoute et d'aide psychologique constitue un vide latent. Les associations mises en place mènent aujourd'hui une guerre sans relâche pour sensibiliser les gens et pour instaurer un dialogue autour de ce phénomène. Ce dossier a été ouvert sous une nouvelle brèche en mettant l'accent sur le rôle des collectivités locales et leur devoir d'engagement. La sensibilisation devrait passer aujourd'hui par toutes les couches de la société. La violence qui est prise la plupart du temps dans sa seule dimension physique doit être reconnue sur ses autres dimensions notamment les violences psychologiques, verbales ou sexuelles. Les différents témoignages, au cours de cette conférence, ont rappelé l'urgence de la mise en place des dispositifs d'appui aux associations soutenant les femmes violentées. La mise en place des centres d'accueil est une nécessité pour soutenir ces femmes et leur garantir la sécurité. Le chemin à parcourir reste très épineux et rappelle l'urgence de revoir les textes législatifs régissant ce phénomène. Le centre «Annajda» qui a été mis en place, depuis quelques années (par l'Union de l'action féminine) joue un grand rôle dans la sensibilisation, l'orientation et l'appui à la fois psychologique et social des femmes victimes des violences au niveau régional. Seule une mobilisation qui fédère tous les éléments de la société peut aujourd'hui donner un résultat. La sensibilisation à ce phénomène commence par l'éducation, les écoles et le dispositif juridique.