Un Congolais, un Ivoirien et deux Marocains ont été arrêtés pour avoir été impliqués dans une affaire de réservations de billets de voyage par avion en utilisant des informations de cartes monétiques volées en France et en Allemagne. Nous sommes à l'aéroport international Mohammed V, à Casablanca. Les responsables de la compagnie aérienne « Jet4you» se sont adressés au service de la sûreté de l'aéroport pour déposer une plainte. Pourquoi? Et contre qui ? Dans cette plainte, la compagnie aérienne a affirmé qu'elle a été escroquée par un ressortissant marocain résidant en Italie, un certain Hassan, âgé d'une vingtaine d'années. Comment ? Selon la plainte de la compagnie aérienne, à travers la toile informatique, ce jeune homme a réservé, entre mai et novembre 2009, huit billets électroniques pour la destination de Naples en Italie. Mais, il s'est avéré qu'aucun billet d'avion n'a été payé. Pourquoi ? Tout simplement parce que les cartes bancaires, avec lesquelles ce client avait payé, faisaient l'objet de vol en France et en Allemagne. C'est la raison pour laquelle la compagnie «Jet4you» a mis le client, Hassan, sur la liste noire réservée aux clients indésirables. Malheureusement, ce jeune ressortissant marocain en Italie, est retourné le mercredi 18 novembre avec un autre billet électronique pour prendre l'avion de «Jet4you» allant à Naples, en Italie. Il n'était pas seul cette fois-ci, mais en compagnie d'un certain Imad qui disposait d'un billet électronique pareil à celui de Hassan. Alertés, les éléments de la police de la sûreté de l'aéroport les ont arrêtés. Ils ont été mis ensuite entre les mains des éléments de la cinquième brigade criminelle préfectorale de Casablanca pour tirer l'affaire au clair. Devant les enquêteurs, Imad a affirmé n'avoir aucune idée sur les moyens permettant à son ami Hassan d'avoir les billets électroniques. «Moi aussi, je les ignore… En fait, je les recevais d'un certain Younes que je rencontre souvent à Rabat… », a révélé Hassan. Younes ? Qui est-il ? Les détectives de la Crim se sont dépêchés sur Rabat. Hassan qui disposait du numéro de son téléphone a contacté Younes : «Peux-tu me rejoindre au café (…) situé au quartier Yaâcoub Al Mansour?» Younes croyait qu'il ne s'agit, comme à l'accoutumée, que d'une demande de quelques billets électroniques. Quand il est rentré au café, Hassan s'est levé faisant semblant qu'il voulait l'accueillir. Cependant, les policiers qui s'attablaient à côté les ont rejoints pour mettre la main sur Younes. Comment est-il arrivé à avoir ces billets électroniques qu'il remettait à Hassan contre une petite somme d'argent? «Je les achetais chez deux Subsahariens contre des sommes allant de cent à deux cents dirhams…», avoue Younes aux enquêteurs. Où sont-ils ces Subsahariens ? Younes a répondu aux limiers que les deux Subsahariens fréquentent souvent un cybercafé du quartier Yaâcoub Al Mansour à Rabat. Par téléphone, Younes a appelé l'un d'eux. Il était déjà au cybercafé. Les enquêteurs se sont rapidement dirigés vers le cybercafé. Pas moins de quelques minutes plus tard, les policiers de la Crim ont mis la main sur les deux Subsahariens, un Congolais et un Ivoirien. Ils les ont arrêtés en flagrant délit en train de réserver quelques billets électroniques pour leurs «clients». Les deux Subsahariens ont été traduits, en compagnie de Hassan et Imad devant le tribunal de première instance poursuivis en état d'arrestation pour escroquerie, vol de cartes monétiques et complicité en ajoutant un séjour illégal pour les deux Subsahariens. L'enquête ne semble pas encore close puisque les enquêteurs de la Crim ont saisi les PC qu'utilisaient les deux Subsahariens afin qu'ils soient soumis à une expertise pour déterminer le nombre des réservations, les voyageurs qui avaient bénéficié et les mis en cause qui se chargeaient de leur fournir les informations relatives aux cartes monétiques volées en France et en Allemagne.