La ville de Rabat sera appelée à retrouver son unité à l'occasion des prochaines communales. Contrairement aux autres villes, la capitale du Royaume continue de disposer d'un statut particulier et ses élus sont dans l'obligation de partager leurs responsabilités avec la Wilaya. Aussi, l'unité de la ville n'est nullement tributaire d'une triple tutelle, au sens strict du terme, c'est-à-dire vis-à-vis des ministères de l'Intérieur et des Finances, à l'égard du Wali, lequel partage avec le président de la ville la tâche de l'ordonnateur et par rapport au cabinet Royal pour ce qui est de la dénomination des avenues. Pour Driss Lachgar, membre du Bureau politique de l'USFP et président de son groupe au Parlement, le statut actuel est nettement en avance par rapport à celui qui le précède. M. Kachgar rappelle à cet effet qu'il s'agit d'un des derniers projets gouvernementaux présentés par le gouvernement Youssoufi au Parlement. Le projet gouvernemental qui a été négocié avec Driss Jettou, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, a été amendé dans le sens d'une recomposition en faveur des instances élues sur le plan ; mais sans l'effritement qui caractérisait l'espace de gestion de la ville. Certes, le nouveau découpage électoral attribue à la ville de Rabat 96 élus répartis sur cinq arrondissements, mais 81 de ces élus forment le Conseil de la ville. Une entité qui rompt avec la segmentarisation de l'espace communal et dont le bureau est composé d'un président et de 10 adjoints. Les cinq arrondissements de la capitale sont Yacoub El Mansour ( avec ses 20 élus parmi lesquels 19 appartiendront au Conseil de la ville), Hassan ( 20/19), Youssoufia ( 20/19), Agdal-Ryad (20/16) et Souissi ( 16/8). Toutes les attributions essentielles concernant la gestion locale de Rabat seront entre les mains du président de la ville, hormis celles évoquées ci-dessus et qui sont partagées avec le Wali. Cette situation, précise M. Lachgar, ne prête guère à l'inquiétude. Car, dit-il, s'il y a volonté de collaboration et de coordination entre le Conseil de la ville et les autorités de la wilaya, les différents problèmes relevant des susceptibilités du passé seront surmontés. D'ailleurs, ajoute-t-il, dans plusieurs pays du monde, les capitales disposent de statuts particuliers, étant donné leur importance stratégique.