Dans cet entretien, Thami Khiyari estime que la crise économique mondiale a remis à l'ordre du jour le rôle de la gauche face au néolibéralisme. ALM : vous avez créé un pôle progressiste composé de trois partis. Pensez-vous que les autres partis de la gauche rejoindront ce pôle ? Thami Khiyari : Ce n'est pas à nous de dire si les autres partis de la gauche rejoindront ou non le pôle que nous avons constitué. Les conditions subjectives pour la création du pôle progressiste constitué du FFD, du PPS et du Parti travailliste, étaient réunies et c'est comme ça que ce pôle a été créé. Si les autres partis de gauche souhaitent renforcer ce pôle, ils seront les bienvenus et ce sera une excellente chose. Comment voyez-vous l'avenir de la gauche au Maroc ? Je pense que l'avenir de la gauche est entre les mains de la gauche. Les idées et les principes de la gauche sont là. Ils sont présents dans la société marocaine. Il s'agit de l'égalité des chances, de la justice sociale et de la modernité. Il faut dire que sur le plan international, la crise économique mondiale a remis à l'ordre du jour le rôle de la gauche face au néolibéralisme. Il appartient aux partis de gauche de savoir se positionner et encadrer la société. Vous représentez un parti de l'opposition. Comment voyez-vous le rôle de l'opposition aujourd'hui ? Dans la situation politique actuelle, je ne vois pas d'opposition ni de majorité au Maroc. Il y a des partis qui ont des ministres dans le gouvernement et qui se disent de l'opposition. D'autres, au contraire, ne participent pas dans le gouvernement et se voient dans la majorité. La création du pôle progressiste aidera justement à clarifier la situation actuelle. Le problème n'est pas celui du statut de chaque parti dans la configuration du champ politique actuel, mais celui de la clarification de ce statut, nécessaire pour l'avenir.