Le viol est pire que la mort. C'est pourquoi Zayna aurait voulu être tuée plutôt que d'être kidnappée, violée et sodomisée par six voyous durant toute une nuit sans pitié. Humiliation ? Ce qui est arrivé à Zayna est pire qu'une humiliation, plus grave qu'une blessure émotionnelle et dépasse la mort corporelle. Cette originaire de la région d'Aït Rezouani, province de Taroudant, n'a jamais imaginé être la proie de six jeunes voyous, qui se sont comportés à son égard sans penser à ce qui peut arriver à leurs mères, leurs sœurs ou leurs cousines. En fait, elle menait une vie paisible, tranquille et sans problème. Zayna qui n'a jamais mis les pieds à l'école regrette d'être sortie ce jour du mois de septembre de chez elle pour rendre visite à sa sœur. Elle l'a rejointe, au début de l'après-midi. Assise autour d'un verre de thé, elle a causé avec sa sœur, lui a fait des confidences et lui a révélé qu'un jeune du douar s'intéressait à elle et qu'il voulait la demander en mariage. Celle-ci rêve d'avoir son propre foyer et avoir des enfants. Elle ne supportait plus de rester chez elle à faire le ménage... Ce sont les rêves de toutes les filles de son âge. Les cinq heures sont passées comme des minutes. Zayna ne s'est pas rendu compte du temps jusqu'au crépuscule. Elle a enfilé sa djellaba et s'est apprêtée à sortir. Mais sa sœur l'a sollicitée de patienter quelques minutes, le temps de l'arrivée de son jeune voisin, qui se chargera de la raccompagner à bord de son vélomoteur. Zayna a patienté. Et le jeune voisin est arrivé. Sans la regarder dans les yeux, par pudeur, il a pris son vélomoteur et lui a demandé de s'asseoir sur le siège arrière. Zayna s'est tenue derrière lui sans lui adresser la parole. Le jeune voisin a démarré sans lui dire le moindre mot. Tout d'un coup, deux jeunes lui ont barré le chemin, chacun armé d'un couteau. Le jeune voisin a tenté de changer de chemin, mais deux autres jeunes hommes se sont plantés devant lui. Puis deux autres. Au total, ils étaient six. Le jeune voisin a arrêté son vélomoteur et a supplié les six lascars de les laisser passer. Les six jeunes, armés de couteaux, l'ont obligé à descendre de son vélomoteur. En descendant, ils l'ont giflé, lui ont donné des coups de pieds et de poings. Il demandait secours. À qui ? Personne n'y était sauf lui, Zayna et les six malfrats. Que devait-il faire ? Trois des six voyous se sont adressés à Zayna et les trois autres ont continué à maltraiter le jeune voisin. Un moment plus tard, ils ont demandé à ce dernier de partir à bord de son vélomoteur. Sinon, ils vont le tuer. Le jeune voisin n'avait pas le choix. Il est alors parti à bord de son vélomoteur. Zayna est restée entre les mains des six voyous. Ils l'ont conduite, sous la menace de couteaux, jusqu'à une forêt et l'ont obligée à se dévêtir. Zayna s'est dénudée tout en pleurant. Elle les suppliait de la libérer. En vain. Chacun d'eux attendait son rôle. Chacun d'eux abusait d'elle, la sodomisait, une, deux, trois fois sans pitié. Ils ne l'ont relâchée qu'à l'aube. En retournant chez elle, dans un état lamentable, elle a porté plainte auprès de la Gendarmerie royale. Le voisin qui l'emmenait à bord de son vélomoteur a signalé l'identité de l'un des six ravisseurs. Arrêté, celui-ci a conduit les enquêteurs vers les cinq autres voyous. Tous les six ont été traduits devant la Cour d'appel d'Agadir.