Discuter de la participation de la femme arabe dans le champ médiatique et de sa contribution au processus de changement démocratique était l'objectif essentiel d'un colloque organisé, du 16 au 18 août, à Assilah. La 24ème session de l'Université d'été Al Mouatamid Ibn Abbad a consacré les travaux de son dernier colloque à la participation de la femme arabe dans le champ médiatique. Cette manifestation qui a été organisée, du 16 au 18 août, en marge de la 31ème édition du Moussem culturel international d'Assilah, vise principalement le débat sur la participation de la femme arabe dans le champ médiatique et de sa contribution au processus de changement démocratique. Lors de la séance d'ouverture de ce colloque, les participants ont essayé notamment d'apporter un éclairage sur la situation et les conditions dans lesquelles travaillent les journalistes arabes aussi bien dans leurs pays qu'à l'étranger. «Les femmes journalistes arabes ont réussi à marquer leur présence effective et leur valeur ajoutée aussi bien d'un point de vue quantitatif que qualitatif», a indiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri. Le ministre a poursuivi que les femmes journalistes arabes ont apporté la preuve de leur compétence et leur savoir-faire. «Elles ont ainsi montré qu'elles sont à même de constituer une locomotive pour la transformation du champ médiatique à l'échelle nationale et internationale», a-t-il souligné. De son côté, la directrice de la télévision syrienne, Diana Jabbour a affirmé que beaucoup de femmes préfèrent travailler dans l'audiovisuel que dans la presse écrite. Elle a rappelé, cependant, la très forte prédominance des hommes dans ce secteur médiatique. «La plupart des émissions politiques ou économiques qui sont animées par des femmes sont produites par des équipes d'hommes. Il revient à ceux-ci de choisir le thème et les invitées de ces émissions», a expliqué Mme Jabbour. Les femmes journalistes participant à ce colloque qui ont témoigné de leur expérience professionnelle ont affirmé que la discrimination à l'égard de la femme dans le secteur médiatique n'a pas affecté leur ténacité et leur détermination à progresser dans leur carrière. C'est le cas de Jawhara Lkkehal, journaliste algérienne à Medi 1 Sat Chaîne du Maghreb, qui a salué le courage de ses anciennes collègues journalistes femmes dans leur couverture aux événements durant les années 90 en Algérie. «Les femmes journalistes algériennes ont bravé la menace de mort dans leur couverture à des affrontements meurtriers en Algérie. Beaucoup de journalistes hommes ont dû travailler sous des pseudonymes par peur de représailles. Contrairement à ces derniers, la plupart des femmes dont certaines ont quitté le champ médiatique ou occupent maintenant des postes au gouvernement ont tenu à garder leur vrai nom dans l'exercice de leur métier», a noté Mme Lkkehal.