La guerre des déclarations entre le Parti Populaire et le Parti socialiste augure de confrontations chaudes. Il semble que la prochaine rentrée politique sera des plus tendues en Espagne, une situation jamais vécue par la scène politique et médiatique du pays ibérique en raison de la guerre des déclarations et contre déclarations entre les deux principales formations politiques, le Parti Populaire (PP-Opposition) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE-au pouvoir), augurant de confrontations chaudes entre les protagonistes. Les échanges de déclarations virulentes de part et d'autre sont suivis de près par les milieux politiques et médiatiques du pays qui suivent avec grande attention et un certain étonnement cette guère politique ouverte dans laquelle chaque partie essaye de porter le coup de grâce à l'autre. Le conflit apparent remonte à la semaine dernière lorsque le Parti Populaire (Opposition) a accusé ouvertement le gouvernement socialiste d'avoir autorisé des écoutes illégales d'appels téléphoniques de certains de ses dirigeants, allant même jusqu'à taxer ce «comportement indélicat» du PSOE de véritable «Inquisition». Le parti de Mariano Rajoy, qui accuse le gouvernement d'utiliser «les institutions de l'Etat, à savoir le ministère public et la police judiciaire, au service du ministère de l'Intérieur et des services de renseignements», s'en est pris à l'exécutif espagnol lui faisant assumer la responsabilité de la persécution dont font objet plusieurs de ses responsables dont le nom a été impliqué dans des scandales politiques et de corruption qui ont défrayé la chronique. Mariano Rajoy ira jusqu'à accuser le gouvernement d'alimenter les rumeurs sur certains dossiers examinés actuellement par la Justice espagnole qui concernent des responsables du parti et de filtrer des éléments d'instruction aux médias. Il a également appuyé les déclarations faites la semaine dernière par une responsable du parti accusant le gouvernement espagnol d'avoir autorisé les écoutes téléphoniques de certains dirigeants du parti. Ce genre de comportement est «une violation des principes démocratiques les plus simples», sera la sentence de Mariano Rajoy. La secrétaire générale du PP, Maria Dolores de Cospedal, avait déclaré, la semaine dernière, que des membres du parti qui n'ont aucun lien avec l'instruction de l'affaire «Gürtel», (qui affecte le PP et qui est examinée actuellement par la Justice), font «l'objet d'écoutes téléphoniques illégales» orchestrées par les autorités judiciaires et policières. Des responsables du PP, soupçonnés de corruption, font l'objet depuis février dernier, d'une enquête portant sur de supposés cadeaux ou commissions versés par des entreprises proches du parti en échange de marchés publics. Réagissant aux accusations du PP, l'exécutif Socialiste par la voix de la première vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, va inviter les dirigeants du PP de prouver leurs accusations et recourir aux tribunaux, ou alors se rétracter. «Si De Cospedal croit qu'un délit a été commis, elle doit recourir aux tribunaux ou se rétracter, car elle est en train de discréditer le travail de la police, des juges et du ministère public», avait indiqué la numéro deux de l'exécutif espagnol. A cette polémique politique vont s'ajouter des déclarations incendiaires du chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, concernant les accusations du PP, avant que le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, n'intervienne lui aussi dans le débat pour accuser, mardi lors d'un point de presse à Madrid, le PP de vouloir par cette tempête politique «couvrir» les scandales de corruption qui secouent son parti. Apparemment, la vie politique espagnole vit l'un de ses étés les plus chauds -aussi chaud que les températures suffocantes enregistrées dans le pays-, et se prépare à une rentrée politique très «torride». Mohamed Chakkor (MAP)