La France condamne le procès en Iran de l'universitaire Clotilde Reiss et d'une employée de l'ambassade de France à Téhéran, en exigeant leur libération immédiate. La jeune universitaire française, Clotilde Reiss, deux employés des ambassades de France et de Grande-Bretagne à Téhéran et des dizaines d'autres prévenus ont comparu, samedi, devant un tribunal de Téhéran après les manifestations qui ont suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Des proches de Clotilde Reiss ont dit avoir bon espoir de la voir bientôt libérée tandis que le fils de l'employée de l'ambassade de France à Téhéran dénonçait l'arrestation de sa mère et les « aveux absurdes » qu'elle a dû formuler. Dans un communiqué, le Quai d'Orsay a réaffirmé que les accusations portées contre Clotilde Reiss, emprisonnée depuis début juillet, étaient sans fondement. «Après la comparution de Clotilde Reiss devant un tribunal de Téhéran, la France renouvelle sa demande de libération immédiate de la jeune universitaire, les accusations portées contre elle étant dénuées de tout fondement», a fait savoir le ministère à l'issue d'une réunion à laquelle participait le père de la jeune femme. «Nous avons également appris l'arrestation et l'audience, lors de cette même séance collective, de Nazak Afshar, employée de notre ambassade à Téhéran. Nous demandons également sa libération immédiate, les charges retenues contre elle étant inexistantes», ajoute-t-il. Le Quai d'Orsay déplore en outre que l'ambassade à Téhéran n'ait pas été informée au préalable, ni autorisée à assister à cette comparution, «conformément aux règles internationales de la protection consulaire», et s'étonne que les deux femmes n'aient pu être assistées d'un avocat. A sa sortie du Quai d'Orsay, le père de Clotilde Reiss s'est montré confiant. «Je vois une issue dans les semaines qui viennent», a-t-il dit devant les caméras de télévision, en ajoutant que sa fille était en bonne santé d'après un dernier contact remontant à une semaine. Une amie proche de Clotilde Reiss, Liliane Anjo, a déclaré que ce procès inattendu était peut-être une bonne chose. «Je suis optimiste dans le sens où son jugement aujourd'hui prouve que les choses sont en train d'avancer et qu'on aura, je l'espère, très rapidement un résultat positif», a-t-elle dit en marge d'une conférence de presse de soutien à Paris. Arash Naïmian, fils de Nazak Afshar, a de son côté dénoncé l'arrestation de sa mère. «Ma mère n'a jamais eu d'activité politique et son seul crime c'est d'avoir travaillé pendant 18 ans au service culturel de l'ambassade de France», a-t-il dit lors de cette conférence de presse. Fustigeant des «aveux absurdes» prononcés lors du procès, il en a appelé au président Nicolas Sarkozy et a ajouté : «Ma mère est une Française innocente et prise en otage par une justice injuste». Il y a un mois, le chef de l'Etat avait condamné l'arrestation de Clotilde Reiss et, déjà, exigé sa libération. «Ces accusations d'espionnage sont hautement fantaisistes, ce ne sont pas des méthodes», avait-il affirmé le 7 juillet à l'Elysée.