Ghizlane, âgée de 21 ans, enceinte de 5 mois, aurait été séquestrée et violée par Al Mustapha B. père de trois enfants et tête de liste du parti de l'Istiqlal à la commune Majatéa Ouled Taleb. Ghizlane, célibataire, ne sait plus quoi faire depuis qu'elle est tombée enceinte, il y a cinq mois. Son père et ses frères ne savent pas ce qui lui est arrivé. Seuls sa mère et son beau-frère savent que Ghizlane est enceinte et font tout leur possible pour l'éloigner des regards des autres. «Si son père et ses frères qui se trouvent à l'étranger apprennent qu'elle est enceinte, ils ne resteront pas les bras croisés. Je ne sais pas ce qu'ils seront capables de faire. Mais, ils ne peuvent pas supporter cette honte», affirme son beau-frère, Abdellah, qui la soutient. Cette jeune fille de 21 ans menait une vie normale avec ses parents au quartier Moulay Rachid à Casablanca. Couturière, elle n'entretenait aucune relation amoureuse. Jouissant d'une bonne réputation, elle était renfermée sur elle-même attendant le prince charmant qui l'épousera et prendra soin d'elle. «Qui sait, peut-être que celui-là sera mon futur cavalier...», a-t-elle imaginé quand un jeune homme venait de la croiser dans un centre commercial, selon la plainte qu'elle avait déposée, le 4 mai 2009, auprès du parquet général près la Cour d'appel de Casablanca, enregistrée sous le numéro 363 H 2009. Échange de regards et de sourires puis place à la conversation. Le jeune homme a fini par l'inviter à prendre un café. Ils y sont rendus à bord de sa voiture, une Mercedes immatriculée en Espagne. Sirotant deux jus d'orange, ils parlaient de tout et de rien. L'automobiliste, un certain Al Mustapha B. lui a prétendu être un ressortissant marocain en Espagne, célibataire et qui souhaite se marier avec une «Bent lblad». En fait, il l'a jetée dans un océan de rêve sans fin. Elle a cru à ses paroles. Malheureusement, ses rêves se sont évaporés pour qu'elle se retrouve dans un gouffre sans issue. Comment ? Lors de leur deuxième rencontre, il lui a demandé de l'accompagner chez lui pour faire la connaissance de sa mère et de ses frères et sœurs. Seulement, selon la plainte, il l'a conduite dans un appartement situé au quartier Al Jamaâ où il n'y avait personne. Il l'a séquestrée et violée durant 24 h. La facture était très lourde: défloration et grossesse. Pire encore, elle a appris que son violeur est père de trois enfants et qu'il s'était présenté aux derniers élections communales comme tête de liste à la commune Majatéa Ouled Taleb au nom du parti de la balance. Quand elle a annoncé la nouvelle à Al Mustapha, il lui a tourné le dos. Et quand elle a saisi la justice, elle a senti comme si elle allait droit au mur. À qui devait-elle s'adresser sinon à la justice ? Qui va aider son enfant à avoir un vrai nom de famille puisque son père est connu ? C'est à la justice de trancher.