Le report du dialogue entre le ministère des Finances et l'Union des ingénieurs marocains entrave la concrétisation de leurs revendications. Une deadline de 2 mois a été déterminée pour passer à un autre niveau de contestation. La situation des ingénieurs marocains rebondit sur la scène. Avec l'organisation de la réunion ordinaire de la commission administrative de l'Union nationale des ingénieurs marocains (l'UNIM), tenue samedi 20 juin 2009, l'ordre du jour était à l'évaluation des discussions établies avec quatre départements ministériels, à savoir les ministères de l'équipement et du Transport, de l'Habitat et de l'Urbanisme, de la Modernisation des secteurs publics et le ministère de l'Economie et des Finances. Cette fois-ci, le ton est relativement positif. «En cette première phase des pourparlers, nous avons réussi à convaincre nos interlocuteurs», indique à ALM Abdellah Saidi, président de l'UNIM. Et de poursuivre: «Le contact avec le ministère de l'équipement et du Transport a été fructueux. Après l'étude de l'ensemble des amendements du statut actif des ingénieurs, nous avons rédigé en collaboration avec le ministère une introduction à nos revendications qui sera formulée aux services concernés». Cependant, le ministère des Finances n'a toujours pas reçu le comité de l'UNIM. La rencontre prévue pour le 9 juin 2009 a été reportée à une date indéfinie. Ce report ralentit l'exécution des démarches. «Le statut des ingénieurs est dégradant. On ne peut rester indifférent face à ce constat crucial », souligne le président. De ce fait, l'Union nationale des ingénieurs marocains a déterminé une deadline pour passer à un autre niveau de contestation. Presque deux mois sont attendus pour l'achèvement du dialogue avec les instances ministérielles. «Si jamais les procédures ne se déroulent pas telles que nous l'ayons prévu. Nous recourrons en septembre prochain à toutes formes de protestations, allant du port du brassard à une grève», explique Abdellah Saidi. De même, l'union prévoit d'établir une réunion, présidée par le Premier ministre. «La primature est notre premier interlocuteur. Ainsi, elle doit être conséquente avec ce qu'elle impose comme critère d'accès aux écoles d'ingénierie et ce qu'elle présente comme offre sur le terrain», argumente M.Saidi. Selon le président, cette anomalie nuira au devenir de la profession sur le plan national. En dépit du besoin en termes d'encadrement, M. Saidi estime que plus personne n'optera pour l'exercice au secteur public. Les revendications de l'Union nationale des ingénieurs marocains remontent à novembre 2008. Un mémorandum relatif au projet d'amendement du statut des ingénieurs a été présenté au gouvernement. La première phase des entretiens s'est focalisée sur la sensibilisation desdites instances à la situation dégradante des ingénieurs nationaux. Les requêtes s'axent principalement sur la condition matérielle et professionnelle des ingénieurs. Les ingénieurs appellent à réglementer l'exercice de la profession, élargir l'accès au grade d'ingénieur en chef et intégrer tous les ingénieurs d'application dans le cadre des ingénieurs de l'État. Par ailleurs, l'Union nationale des ingénieurs marocains appelle à la suppression du quota fixe ainsi qu'à l'amélioration de la situation salariale et ce en introduisant une hausse des salaires.