Quand le dilettantisme, l'absence de formation et la suffisance inculte sont, effrontément, mis en avant, c'est la catastrophe. Un documentaire d'une chaîne de télévision française, la 5, sur Saïdia a mis le Maroc en émoi. Une journaliste têtue et un directeur commercial naïf ont transformé, ce qui devait être un sujet sur une des stations du Plan Azur, en une caricature de qui se fait en matière de journalisme d'investigation bidon — ce n'est tout de même pas une enquête sur la localisation de Oussama ben Laden — et en matière de promotion du tourisme par des amateurs. Le résultat est calamiteux. L'inauguration —certains pensaient à un moment à un report— par SM le Roi de la nouvelle station de Saïdia va balayer les doutes générés par cette petite opération médiatique. Deux messages d'envergure demeurent. Le premier est que le tourisme marocain n'a de pire ennemi que lui-même. Ce n'est ni la 5, ni les ennemis supposés de la nation qui lui veulent du mal. Quand il est dans une logique d'excellence, il avance. Même, très bien. Et quand il est dans une logique de médiocrité et d'amateurisme, il se suicide. Quand le dilettantisme, l'absence de formation et la suffisance inculte sont, effrontément, mis en avant, c'est la catastrophe. Les étapes de ce chemin de croix sont connues. Le deuxième message de cette affaire, c'est que l'inauguration de Saïdia est un formidable pari sur l'avenir que fait le pays. Le geste du Souverain dans cette conjoncture est un acte de foi dans le développement de ce secteur et dans la stratégie du Plan Azur. Ceci étant rien ne nous interdit, bien au contraire, de tenir compte des critiques récurrentes, notamment dans le domaine écologique, qui entourent ce plan.