Une délégation de sénateurs américains est arrivée lundi en Afghanistan alors que les bombardements et les arrestations continuent d'ébranler le réseau Al-Qaïda. La délégation composée de neuf parlementaires - dont les sénateurs John Mc Cain (Arizona) et Joseph Lieberman (Connecticut) - est arrivée sur l'ancienne base aérienne soviétique de Bagram, à 50 km au nord de Kaboul, pour rencontrer le chef du gouvernement intérimaire afghan Hamid Karzai. Cette première visite en Afghanistan de parlementaires américains intervient au moment où les forces de Washington redoublent d'efforts pour tenter d'anéantir les derniers foyers supposés du réseau Al-Qaïda. Une des bases du groupe terroriste, située à Zawar, dans l'Est du pays, a ainsi été nettoyée lundi après une cinquième série de bombardements la veille. Composée d'un camp d'entraînement et d'un ensemble de grottes, elle était la cible des bombardiers depuis la découverte, par des responsables du renseignement, d'indications montrant qu'elle avait servi de lieu de rassemblement pour les combattants de Ben Laden, en fin de semaine dernière. Le Pentagone a par ailleurs reconnu lundi détenir 346 Taliban présumés ou membres supposés du réseau Al-Qaïda, retenus prisonniers en Afghanistan ou à bord d'un navire américain. Selon Victoria Clarke, porte-parole du département de la défense, 300 d'entre eux se trouvent dans un centre de détention au sud de Kandahar (Sud de l'Afghanistan), 21 sont dans la base de Bagram, 16 dans la ville de Mazar-i-Sharif (Nord), et enfin 9 autres à bord du navire USS Bataan, en mer d'Oman. Aucune décision finale n'a cependant été encore prise concernant l'éventuel jugement des combattants d'Al-Qaïda, ni sur leur lieu d'emprisonnement, alors que des soldats américains ont été dépêchés lundi sur la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba, afin de la préparer à accueillir jusqu'à 2.000 détenus. Les conditions de détention de ces prisonniers ainsi que les projets du gouvernement américain de les faire juger par des tribunaux militaires d'exception ont été dénoncés par plusieurs organisations des droits de l'Homme.