Une série d'attaques et d'attentats attribués à des groupes islamistes armés ont fait plus d'une vingtaine de morts en une semaine. Et près d'une dizaine depuis samedi. Samedi dernier, il était 20 h 30 lorsqu'un groupe de quatre terroristes a ouvert le feu sur des agents de police en faction au niveau du quartier Bab Laqouas, à la sortie Ouest de Médéa (90 km au sud d'Alger), tuant l'un d'entre eux et en blessant deux autres. Selon la presse algérienne, les assaillants, dont un a aussi été tué, ont dans leur fuite tiré sur toutes les personnes qui se trouvaient sur leur passage. Une femme âgée de 60 ans et sa petite fille de 8 ans ont ainsi trouvé la mort, tout comme trois jeunes âgés de 18 à 26 ans. Une nouvelle tuerie qui intervient alors que le même jour, dans la région de Telagh, un autre groupe de terroristes s'est attaqué à un garde communal qui se trouvait seul dans une forêt à Dhaya (80 km au sud de Sidi Bel Abbès), le tuant sur le coup. Lors de l'opération de ratissage qui a suivi, les forces de sécurité ont également retrouvé dimanche le corps d'un berger, tué la veille, alors que son troupeau de 125 moutons a été emmené par le groupe armé. Dans la région de Tiaret (340 km à l'ouest d'Alger), après l'assassinat de trois bergers vendredi, les opérations de recherche ont permis de découvrir samedi les cadavres des deux autres bergers enlevés au moment de la tuerie, dans la forêt de Djebel Aouidja. Le quotidien Liberté précise en citant la brigade de gendarmerie de Gartoufa, que les deux victimes ont été tuées à l'arme blanche avant d'être achevées à coups de hache. Il rapporte également la mort de deux militaires le même jour, suite à l'explosion d'une bombe, qui en a blessé trois autres, à Ras El-Mihad, sur une route reliant Djelfa à Biskra. La presse est enfin revenue que l'assassinat d'un policier et d'un soldat, identifiés par un groupe armé au moment où celui-ci fouillait et rackettait les passagers d'un bus. Le véhicule est alors tombé dans un faux barrage, à la sortie Est de Kadiria (90 km à l'Est d'Alger), et les auteurs ont égorgé les deux hommes, avant de s'enfuir avec leur butin. Ce nouveau week-end sanglant est intervenu au moment où l'ancien ministre français de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, était à Alger pour une visite de 24 heures. Reçu par le président Bouteflika et le Premier ministre Benflis entre autres, le candidat à la prochaine présidentielle de mai 2002, a d'ailleurs donné une conférence sur la question du terrorisme en Algérie. Une problématique qui tombait à pic. Et le leader du Mouvement des Citoyens (MDC) de souligner: «Vous, Algériens, étiez seuls face au GIA et au GSPC avec, parfois, la complicité de parties considérées amies». Seule ou pas, l'Algérie a en tout cas perdu 25 de ses citoyens, tués par des terroristes, depuis le 1er janvier 2002.