Algérie. Samedi, le premier ministre Ali Benflis s'est lancé pour défi de trouver une issue à la crise kabyle dont il a invité les responsables au dialogue. Les islamistes ont quant à eux à nouveau sévi dans l'ouest du pays. Une semaine après la victoire de son parti le Front de libération nationale lors des élections législatives, le premier ministre Ali Benflis a annoncé qu'il comptait renouer les contacts avec la Kabylie. En marge d'une réunion qu'il tenait samedi avec les 199 nouveaux députés FLN de l'Assemblée populaire nationale, le chef du gouvernement a même déclaré que sa disponibilité était «pleine et entière» à trouver avec le mouvement citoyen des Aârouch une solution à la crise en Kabylie. Ali Benflis serait, selon le quotidien Le Matin de dimanche, prêt à lancer «une invitation sans exclusive» aux représentants de la Coordination Aârouch des Daïras et Communes (CADC), pour «entamer un vrai dialogue». Et la presse algérienne d'évoquer la possible tenue d'une conférence «nationale» qui réunirait, outre les Aârouch et le pouvoir, les deux grandes formations opposantes que sont le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). «La Kabylie est une question sensible», a expliqué samedi le chef du gouvernement lors de ces déclarations encourageantes pour l'avenir de la Kabylie, enflammée depuis plus d'un an. Les Algériens attendent d'ailleurs aussi de connaître la nouvelle composition ministérielle. Le chef du gouvernement a laissé entendre à ce propos qu'il pourrait y intégrer des «personnalités» indépendantes et que la liste du prochain exécutif serait connue d'ici dix jours alors que la toute nouvelle APN a entamé dimanche son mandat. Si l'actuel pouvoir fait preuve d'espoir et d'optimisme quant à l'avenir du pays, les islamistes continuent eux leur mission de terreur et de massacre au sein de la population. Dimanche matin, une bombe artisanale, placée au cœur d'un marché, a ainsi fait deux blessés à Cherarba (banlieue d'Alger). La presse algérienne de dimanche a également rapporté un nombre important d'attentats et de meurtres survenus en fin de semaine. Deux personnes sont ainsi mortes dans la nuit de vendredi à samedi à Taberranet, dans la wilaya de Blida à la suite d'une attaque d'un groupe de terroristes, composé de 10 à 15 éléments. Quelques heures auparavant, un groupe de cinq éléments armés avait assassiné un policier, à Aïn Defla (160 km à l'ouest d'Alger). Un septuagénaire originaire de Bouira avait aussi été retrouvé égorgé sur la route de Aïn El Hammam. La région de Zerouala, wilaya de Sidi Bel Abbès (440 km à l'Ouest d'Alger) a par ailleurs été ce même vendredi soir le théâtre de deux attentats terroristes qui ont fait cinq morts et quatre blessés. Un civil armé et trois bergers ont tout d'abord été égorgés par un groupe d'une dizaine d'hommes déguisés en militaires, dans la localité de Louza. Une bombe a ensuite explosé au passage de forces de sécurité qui menaient une opération de ratissage dans la localité de Belarbi, tuant un civil armé et en blessant quatre autres. Ces dernières attaques portent à seize, le nombre de morts depuis le 1er juin, selon un décompte établi d'après des bilans officiels et de la presse.