La troisième édition du Festival «théâtre et cultures» qui se poursuit jusqu'au 16 mai à Casablanca et Mohammedia est dédiée à l'Afrique. Nourreddine Ayouch, son président, explique la ligne éditoriale du festival. ALM: Pourquoi le choix de l'Afrique pour la troisième édition de «théâtre et cultures»? Nourreddine Ayouch : En effet, cette troisième édition est consacrée à l'Afrique. C'est extraordinaire parce que c'est un continent que les Marocains ignorent ou ne connaissent pas très bien. Et où l'on trouve pleins d'artistes de qualité, au lieu d'aller en chercher en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Lors de cette édition, on a invité des chanteurs extraordinaires comme Mory Kanté et Alpha Blondy. Et puis, il y a des spectacles fabuleux, des pièces de théâtre, du chant, de la danse en parallèle avec de très grands concerts. Et l'on oublie souvent que la «halka» est née en Afrique. Et que nous Marocains, sommes des Africains. Donc cette année, honneur à l'Afrique dans toute sa spécificité, dans toute sa richesse avec la participation d'une douzaine de pays. On a aussi tendance à oublier que l'Afrique est un grand continent dont se sont toujours inspirés les Européens et les Américains. Quel est le budget du Festival ? Et qu'est ce qui distingue cette édition de « Théâtre et cultures» des autres festivités qu'abrite la ville ? Le budget du Festival «théâtre et cultures» qui est entrain de se boucler, tourne autour de 3,5 millions DH. C'est un budget correct. Il n'est pas aussi important que celui de Mawâzine ou du Festival de Casa, mais il nous suffit grâce à nos divers partenaires. Notre Festival ne verse pas dans la festivité, il fait de la qualité. A titre d'exemple, «Le sacre du printemps» programmé lors de cette édition est un spectacle mondial qui rassemble trois pays africains, mis en scène et coproduit par des Européens. Il a été joué à Londres, à Paris et aux Etats-Unis. La pièce «Afriopa» est un grand succès, elle parle de l'Africain, de la misère de l'Afrique, de sa vie, on y trouve de la chanson, de la gaieté, mais également de la guerre... Le spectacle «2147» s'interroge sur le devenir du continent noir en l'an 2147. Sera-t-il démocratique ou pas? Sera-t-il libre, indépendant au niveau de l'esprit et de la liberté d'expression? Donc, c'est une vision différente de l'art que nous proposons. Ce n'est pas que des spectacles de musique et puis basta. Non! Nous voulons faire appel à l'intelligence du public et développer son esprit participatif et son esprit critique. Quels sont les principaux axes de travail de la Fondation des arts vivants, organisatrice de ce Festival ? Ecoutez! La Fondation des arts vivants c'est d'abord le théâtre et avec lequel nous voulons réconcilier les Marocains. C'est pour cela que nous allons dans les quartiers populaires, dans tous les théâtres des banlieues et nous invitons les gens des fois gratuitement. Les activités de la fondation, c'est aussi de la poésie, une vingtaine de cours et d'ateliers d'écriture, de la musique, du cirque, de la danse et du théâtre dont bénéficient les enfants des quartiers pauvres, riches et moyens. C'est la seule fondation de ce genre au Maroc. Elle est composée d'une équipe de professionnels. C'est ce qui fait notre crédibilité. Il ne faut pas oublier qu'il y a en dehors du Festival international «théâtre et cultures», le Festival national où nous invitons toutes les troupes du Maroc chaque année à donner des représentations. Et il y a autre chose, nous créons et nous participons à la production de diverses pièces de théâtre.