La deuxième édition du Festival Théâtre et culture s'est clôturée le 29 avril. L'occasion de revenir sur le bilan de cette manifestation dont le concept n'a pas encore réussi à accrocher véritablement le public. Mazagan, Mohamed Lamine et H Kayne ont clôturé en musique la deuxième édition du Festival «théâtre et culture» à Casablanca le dimanche 29 avril. Le théâtre Mohammed VI doté de 700 places a enregistré un taux de remplissage qui dépasse les 100%. Les derniers jours de ce festival qui s'est déroulé du 21 au 28 avril dernier ont rassuré les organisateurs. «Pendant les premiers jours, on avait du mal à démarrer, mais à partir du quatrième jour et après la représentation de Momo Boudersa, on commençait à voir affluer beaucoup plus de monde», déclare Hikmat El Hadri, la directrice du festival. Contacté par ALM, le président du festival, Nouredine Ayouch, confirme pour sa part cet état de fait. Mais contrairement à la directrice, ce dernier ne croît pas qu'il s'agit d'un manque d'information ou de difficultés de communication. En fait, il déclare tout simplement qu'au Maroc, les citoyens ne se sont pas encore familiarisés avec le théâtre. «Les spectacles de chant et de danse ont été pendant longtemps favorisés, au détriment du théâtre. Il faudrait aujourd'hui que le public réapprenne à se rendre au théâtre», souligne Noureddine Ayouch. Selon Hikmat El Hadri, les spectacles qui ont bénéficié d'un plus grand succès sont, entre autres, «Momo Boudersa» de Tayeb Seddiki, «Sarab» d'une troupe espagnole, la Smala BB, et «l'Homme Cartoon» d'Ennio Marchetto. Les pièces de troupes tunisiennes et syriennes ont eu moins de succès. «Les spectateurs marocains avaient du mal à comprendre le dialecte de ces pays et cela a joué en la défaveur de ces troupes», indique le président du festival. Nourredine Ayouch préconise de recourir à une technique de traduction simultanée pour permettre aux spectateurs de mieux suivre les représentations. Le comité d'organisation a essayé de suivre jour après jour le déroulement des représentations. «On essaie de faire un diagnostic après chaque fin de spectacle pour analyser les points forts et les points faibles», souligne Hikmat El Hadri. Ce suivi a permis de connaître exactement quels sont les lieux et les spectacles qui ont enregistré un taux de fréquentation intéressant. Pour les neuf jours du festival, le taux de fréquentation serait de 50 à 60%. Les organisateurs s'attendaient à plus, compte tenu du prix des tickets. «On a proposé des tickets à 20DH, mais malgré ce fait, il n'y avait pas un engouement supérieur à l'ordinaire». Le Complexe Moulay Rachid, qui abritait également des représentations, était presque désert. «Cet espace a enregistré le plus bas taux de fréquentation qui ne dépassait pas les 30%», déclare une source de l'organisation. «L'emplacement du complexe Moulay Rachid à Casablanca est assez éloigné. C'est la principale raison pour laquelle cet espace n'a pas connu un grand succès», explique Nourreddine Ayouch avant d'ajouter : «A Casablanca il y a une carence au niveau des infrastructures culturelles. Même pour le complexe Mohammed VI qui est assez accessible, les gens ne le connaissaient pas. Ils avaient du mal à le localiser lors des premiers jours». Ces déclarations à la fin de la deuxième édition du Festival théâtre et culture confirment le bilan mitigé de cette manifestation.