Fatema Belmoudden estime qu'un bon taux de participation des électeurs au scrutin du 12 juin est la seule manière de combattre les corrupteurs. ALM : Comment se préparent les femmes dans le parti de l'USFP aux élections communales ? Fatema Belmoudden : Je peux dire que les prochaines élections communales sont celles qui ont eu le plus d'intérêt de la part des femmes du parti de l'USFP. Cela se rapporte essentiellement aux nouveautés que le code électoral a apportées. L'action des femmes dans notre parti s'est concrétisée par l'organisation d'un conseil national des femmes. Une circulaire a été élaborée lors de ce conseil et a été soumise aux dirigeants du parti. Les principales recommandations de cette circulaire touchent à l'obligation de couvrir toutes les circonscriptions supplémentaires, bien entendu, dans les limites du possible. Aucun parti ne peut couvrir l'ensemble des circonscriptions. Cela relève de l'impossible. La circulaire recommande également aux dirigeants du parti de donner plus de chance aux femmes. Un quota de 25 % a été instauré par notre parti, dans le but d'augmenter les chances des candidates. Nous avons créé une commission féminine pour le suivi. Cette commission a pour rôle de veiller à l'application des recommandations de la circulaire. Elle vise aussi à mobiliser les responsables, dans les différentes régions du Royaume, pour le contrôle des candidatures.
À votre avis, comment peut-on mobiliser les citoyens pour qu'ils aillent voter massivement le jour du scrutin ? C'est une responsabilité qui incombe aux partis politiques. La participation des citoyens aux prochaines échéances est aussi le défi que notre pays doit relever. La participation des citoyens à l'opération de vote est importante dans la mesure où elle constitue une garantie de la moralisation des élections et un obstacle face aux gens de mauvaise foi. Il est très difficile d'éradiquer les actes malsains, mais il est possible de les combattre et par conséquent limiter au maximum leur nuisance. Dans le passé, un grand nombre de communes ont été gérées d'une manière irresponsable, qui ne prend en compte ni la volonté des citoyens ni l'intérêt général. Les militants du parti ont insisté sur l'importance de la participation des citoyens au vote, dans toutes les réunions que notre parti a organisées dans les différentes régions du Maroc. La participation massive des électeurs au scrutin du 12 juin donnera plus de crédibilité à ces échéances. Notre but est de faire de la démocratie locale un cadre où le citoyen serait l'axe central.
Quel sont les défis du parti de l'USFP dans ces échéances ? Le renforcement de la participation des citoyens demeure pour notre parti un défi majeur. Les citoyens qui refusent de participer à l'opération de vote ne sont pas satisfaits de notre action ou de l'ambiance politique générale. Bon nombre de citoyens ne participent pas aux élections parce qu'ils voient des élus incompétents et indignes de cette mission. Nous essayons de convaincre les citoyens réticents de l'utilité et de l'importance de leur participation au vote. Un autre défi pour le parti de l'USFP est celui de remporter le plus grand nombre de sièges dans les conseils communaux, après la grande déception des dernières élections législatives. Etes-vous optimiste quant au taux de représentativité féminine au sein des conseils locaux ? Je suis certaine que le nombre des candidates aux élections communales sera plus élevé qu'il ne l'était lors des précédentes échéances. Les femmes de l'USFP ont toujours obtenu des résultats positifs dans les élections. Nous espérons que les élections communales feront ressortir des femmes présidentes de conseils communaux. Nous avons adhéré à l'initiative du gouvernement dans le cadre du fonds pour le soutien de la représentativité féminine. Nous assurerons l'exécution, durant le mois de mai, de ce projet dans quatre régions : Tanger-Tétouan, Beni Mellal-Azilal, Doukkala-Abda et Guelmim-Tata. Le fonds permettra d'organiser des caravanes de sensibilisation et des ateliers de formation au profit de femmes, qui concernent les techniques de gestion de la campagne électorale et de communication. Propos recueillis par Redouane Si Hamdi