Les cinq adversaires du président réélu Abdelaziz Bouteflika, contestent le résultat des élections présidentielles. Si Alger a affirmé que le vote s'était déroulé dans de bonnes conditions jeudi, Jelloul Joudi, chef de campagne de la candidate du parti trotskiste Louisa Hanoune, arrivée deuxième avec 4,22% des voix, a dénoncé beaucoup de fraude. Ali Fawzi Rebaïne, militant des droits de l'Homme, qui n'a recueilli que 0,93% des voix sous l'étiquette du petit parti nationaliste Ahd-54, a affirmé qu'il porterait l'affaire devant le Conseil constitutionnel et les Nations unies. «Nous leur fournirons les procès-verbaux comme preuve du gonflage de la participation», a-t-il déclaré à l'Associated Press. Moussa Touati qui a recueilli 2,31% des voix pour le Front national algérien (FNA), compte apporter au Conseil constitutionnel la preuve d'une vaste fraude, selon le porte-parole du FNA, Ahmed Tine. Dans l'opposition, le Front des forces socialistes (FFS), qui avait boycotté le scrutin, a dénoncé, vendredi, une fraude massive généralisée et à ciel ouvert, une nouvelle imposture autoritaire. Se fondant sur des informations recueillies par les militants et les élus du parti, des syndicats et des associations autonomes et recoupées par les chiffres de sources mais non précisées, le FFS estime dans son communiqué que le taux réel de participation à la présidentielle n'a pas dépassé les 18%. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, de gauche et ayant boycotté aussi), affirme également que le taux réel de participation est largement inférieur aux chiffres officiels. L'ONU avait dépêché trois experts en Algérie jeudi, mais environ 200 observateurs internationaux de la Ligue arabe, de l'Union africaine et de l'OCI (Organisation de la conférence islamique), ont assisté aux opérations de vote. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a obtenu comme prévu un troisième mandat de cinq ans, avec 90,24% des suffrages exprimés, a annoncé, vendredi, le ministre de l'Intérieur algérien, Noureddine Yazid Zerhouni. Le taux de participation s'est élevé à 74,54% malgré les appels au boycott de l'opposition et des islamistes. Le président élu a salué le sens civique du peuple algérien et la confiance précieuse qu'il lui a témoignée. «Il s'agit véritablement d'une leçon éloquente de la démocratie», a-t-il déclaré à la radio d'Etat. «Les résultats expriment sincèrement l'attachement des Algériens à leur patrie et leur volonté libre de choisir leur président», a-t-il ajouté.