Les récentes déclarations de Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos au sujet du Sahara marocain ont donné de grosses sueurs froides au Polisario, faisant essuyer à ce dernier un nouveau cinglant revers diplomatique. «L'option du référendum n'a pas marché jusqu'ici» (Bernard Kouchner). «Le référendum est impossible ou dépassé» (Miguel Angel Moratinos). Deux déclarations presque simultanées de la part des chefs de la diplomatie de deux pays influents au sein du Conseil de sécurité, soit la France et l'Espagne, convergeant sur «l'impossibilité de l'option du référendum» prônée par le Polisario et prenant acte des conclusions émises, il y a environ un an (30 avril 2008), par l'ex-médiateur onusien Peter van Walsum. En lieu et place de «l'option de l'indépendance» qualifiée d'«irréaliste» et d'«irréalisable», les deux responsables français et espagnols ont mis en exergue la solution marocaine d'autonomie. «La France, comme d'ailleurs le Conseil de sécurité, juge intéressante la proposition marocaine qui mérite d'être discutée», a clarifié Bernard Kouchner, dans une récente interview au magazine «Jeune Afrique». On relève la même position chez Miguel Angel Moratinos. Lors d'une récente intervention devant la commission des congrès sur la position du gouvernement espagnol vis-à-vis du conflit du Sahara, le chef de la diplomatie espagnole a affirmé que l'initiative marocaine est «quelque chose de positif» précisant que l'autonomie reste en soi une forme «d'autodétermination». Pariant ces derniers temps sur un changement de position de la part de Paris et Madrid, le Polisario redécouvre que les deux puissantes capitales, avec Washington, s'accrochent toujours à l'option de l'autonomie. C'est ce qui explique la campagne de lynchage médiatique à laquelle se livre le front ces derniers jours contre la France et particulièrement l'Espagne, dont la position sur l'affaire du Sahara a été considérée comme «un défi à la légalité internationale» par le chef des séparatistes Mohamed Abdelaziz. Dans une interview mise en ligne, hier mercredi, par plusieurs sites espagnols, le chef de la chimérique «RASD» a qualifié de «défi à la communauté internationale» les dernières explications de Miguel Angel Moratinos, oubliant que cette même «communauté internationale» s'est rangée aux côtés du droit inaliénable du Maroc sur ses provinces sahariennes, en encourageant une solution qui leur octroie un statut d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Acculé au mur, ce même Polisario n'a pas trouvé mieux que puiser, pour la énième fois, dans la rhétorique de la «menace» de reprise des hostilités. Parallèlement à son agitation verbeuse, le Polisario, qui accumule les cinglants revers diplomatiques, veut se rattraper sur le faux registre des droits de l'Homme. Mais là encore, il s'est ramassé. A preuve, l'échec retentissant qu'il a essuyé à Bruxelles lorsque le Parlement européen a dévoilé ses manœuvres pour faire accréditer, par Eurodéputés entreposés, un projet de rapport tendancieux sur les droits de l'Homme dans les provinces sahariennes. Le Parlement européen a dû rectifier le tir en procédant à une révision de fond en comble de ce projet de rapport, le recadrant de manière à reconnaître l'évolution indéniable que connaît ce dossier.