Les dirigeants des partis de la majorité se préparent à entamer une vaste campagne diplomatique auprès des pays membres du Conseil de sécurité, à un mois de la présentation du rapport de Christopher Ross sur le Sahara marocain. Une campagne diplomatique partisane s'annonce, à un mois de la réunion du Conseil de sécurité, fin avril. Une source à l'USFP, l'une des principales composantes de l'actuelle majorité, a affirmé hier à ALM que le premier secrétaire socialiste, Abdelouahed Radi, se préparait à se rendre à partir de ce lundi à Londres, dans le cadre d'un programme visant à redynamiser la diplomatie partisane parallèle auprès des pays influents du Conseil de sécurité. Le dirigeant du Parti du progrès et du socialisme, Moulay Ismaïl Alaoui, vient quant à lui de rentrer de La Havane, où il a entrepris, du 15 au 22 mars, une visite à l'invitation du Parti communiste cubain. Contacté par ALM, Mustapha Addichane, membre du bureau politique du PPS, a transmis la «disposition» du Parti communiste cubain à coopérer avec le Maroc pour trouver une solution politique au conflit créé autour du Sahara marocain, annonçant par la même occasion qu'une délégation du même parti cubain se prépare à se rendre au Maroc en ce mois d'avril en vue de renforcer la coopération bilatérale. Après Cuba, le chef du PPS, M. Alaoui, s'envolera vers Moscou, dans le cadre de la même mobilisation autour de l'offre d'autonomie. Selon la même source, le chef de la majorité, Abbas El Fassi, fera le voyage quant à lui à Washington, où il rencontrera plusieurs responsables de l'actuelle administration américaine. Le dirigeant du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mustapha Mansouri, serait pour sa part attendu à Paris. Le déplacement du président de la Chambre des représentants intervient au lendemain de sa participation, fin mars à Bruxelles, aux travaux du bureau de l'assemblée parlementaire euro-méditerranénne. Lors de cette visite, M. Mansouri, qui était accompagné d'une importante délégation constituée des présidents des groupes de la deuxième Chambre, est intervenu auprès des dirigeants parlementaires européens pour contester le contenu du fameux pré-rapport sur les droits de l'Homme au Sahara marocain. Cette intervention s'est soldée par une rectification dudit rapport, à la faveur de l'évolution que connaît le dossier des droits de l'Homme au Maroc. La mobilisation du champ partisan se fait parallèlement aux efforts entrepris officiellement par le Maroc pour faire aboutir son initiative destinée à octroyer au Sahara un statut d'autonomie élargi dans le cadre de la souveraineté marocaine. Lors de sa première visite à Rabat en tant que nouveau médiateur onusien dans l'affaire du Sahara, fin février 2009, Christopher Ross a appelé «les parties à faire preuve de réalisme», dans une allusion claire à la position contre-productive du Polisario qui continue à prôner l'option chimérique de «l'indépendance». Se rendant à Madrid, puis à Paris, au terme d'une tournée qui l'a conduit à Tindouf, et à Alger, M. Ross a pris note de la position franco-espagnole favorable à l'offre marocaine d'autonomie. Les récentes déclarations des ministres français et espagnol des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos, ont confirmé ce soutien à l'initiative marocaine, faisant grincer des dents les dirigeants du Polisario qui ont qualifié ces déclarations de «défi à la communauté internationale». C'est dans ce contexte international favorable à l'offre d'autonomie qu'intervient l'action partisane, appelée à s'associer aux efforts déployés au sommet de l'Etat en vue du règlement politique d'un conflit qui n'a que trop duré.