Entreprendre des actions pour améliorer les conditions de vie des Subsahariens, tel est l'objectif d'un atelier organisé vendredi à Rabat. Depuis que le Maroc est devenu une terre de migrants, moult questions se posent concernant les conditions de vie des Subsahariens au Maroc… C'est pourquoi, l'Association marocaine d'études et de recherches sur les migrations (AMERM) et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ont organisé, vendredi à Rabat, un atelier de restitution des résultats d'une enquête sur «Les Marocains et les migrants subsahariens : quelles relations ? ». Lors de cet atelier, les interventions se sont concentrées sur les actions à entreprendre pour améliorer la situation des Subsahariens au Maroc. A cet égard, Malika Benradi, coordinatrice de cette étude a indiqué que : «les résultats permettront d'entreprendre des actions en consolidant la solidarité. Elles s'assignent pour objectif l'amélioration des conditions de vie dans le cadre du respect des droits humains». L'enquête a été réalisée dans six villes caractérisées par une forte présence de Subsahariens (Casablanca, Rabat, Tanger, Oujda, Nador et Bouarfa). Pour mieux cerner cette étude, Mohamed Khachani, président de l'AMERM, a exposé l'état des lieux de la situation des Subsahariens au Maroc. Ainsi, la majorité est de nationalité nigériane (16%). En outre, 95,4% de migrants subsahariens ont moins de 36 ans. Concernant le niveau d'étude, 68% ont un diplôme bien qu'il ne soit pas supérieur. Quant à la durée moyenne de séjour au Maroc, elle est estimée à 2,5 ans. S'agissant des ressources, 59% déclarent n'avoir aucune ressource, alors que 19% recourent à la mendicité. A l'issue de cet état des lieux, Houria Alami M'Chichi, professeur à la Faculté de droit à Casablanca, a présenté les résultats de l'enquête. Ainsi, il en ressort que les hommes ont plus d'échange avec les Subsahariens que les femmes. Concernant la cohabitation avec les Subsahariens, 30% ne s'y opposent pas. Par contre, le nombre de Subsahariens jugeant que les Marocains sont hospitaliers ne dépasse pas le tiers. S'agissant du comportement des Marocains, le racisme est généralement refusé, pourtant des Subsahariens pensent que les marocains sont racistes. De surcroît, Mme Alami a estimé que «l'action de sensibilisation doit tenir compte de la situation précaire des Subsahariens». Pour sa part, Anne Elisabeth Leclerc, chef de la délégation du Bureau régional pour l'Afrique du Nord a précisé que : «la FICR travaillera de concert avec les partenaires pour réaliser des activités de sensibilisation pour la promotion de la tolérance et du dialogue interculturel». Mme Leclerc a également souligné que pour mettre en œuvre les programmes communautaires en faveur des migrants, il faut s'inscrire dans une démarche à moyen et long termes avec le Croissant-Rouge marocain, a-t-elle conclu.