L'Association marocaine contre le glaucome tire la sonnette d'alarme. Cette maladie qui passe inaperçue touche 500.000 Marocains. «Le glaucome touche 500.000 Marocains dont 35.000 aveugles définitifs. Il représente plus de 14% des personnes aveugles», déclare Dr Mohammed Ezzouhaïri, président de l'Association marocaine contre le glaucome ( AMG) avant d'ajouter que: «la majorité des personnes atteintes de la maladie ne le savent pas. Cette maladie passe longtemps inaperçue parce qu'elle est indolore et qu'elle n'entraîne, à son début, aucune gène visuelle notable». Pour rompre le silence sur cette maladie qui peut rendre aveugle de manière irréversible, une rencontre a été organisée mardi dernier à Casablanca, et ce à l'occasion de la 2ème Journée mondiale du glaucome qui sera célébrée le 12 mars. Le glaucome est un ensemble de maladies où les fibres du nerf optique sont détruites. On distingue les glaucomes aigus ou chroniques, vasculaires, inflammatoires, congénital, post traumatiques ou après chirurgie oculaire… La forme la plus fréquente au Maroc reste le glaucome chronique à angle ouvert (angle iridocornéen). Cette maladie touche toutes les tranches d'âge mais sa fréquence augmente avec l'âge. Contrairement à ce que peuvent croire bon nombre de personnes, le glaucome n'est pas causé par le stress, l'anxiété et encore moins par le sel et la malnutrition. La principale cause est l'élévation de la pression oculaire qui entraîne une dégradation progressive du nerf optique et une altération caractéristique du champ visuel. Cela dit, il existe d'autres facteurs en l'occurrence les antécédents familiaux de glaucome (lorsqu'un membre de la famille est atteint de la maladie, les autres membres ont un risque d'être touchés par le glaucome multiplié par 10), les mélanodermes, la myopie, l'hypertension ou hypotension artérielle, la prise de stéroïdes, le diabète... Pour faire face à la maladie, le dépistage précoce s'impose. Diagnostiqué à temps et traité correctement, le glaucome n'évolue pas et la vision se stabilise. Par de simples tests, faciles et indolores, le médecin ophtalmologiste peut le dépister précocement et le traiter avant qu'il ne soit trop tard. «Seul un bilan ophtalmologique avec prise de la pression oculaire, un examen du nerf optique et éventuellement la réalisation d'un champ visuel permettent de faire le diagnostic», explique Dr Ezzouhaïri. Une consultation ophtalmologique est conseillée tous les deux ans à partir de 40 ans (et bien avant si un membre de la famille en est atteint). Le plus souvent, un glaucome est découvert fortuitement lors d'une visite pour d'autres troubles visuels ou pour changer de lunettes. Le traitement commence par des gouttes de collyre anti-glaucomateux pour baisser la pression. Cette maladie permanente nécessite un suivi régulier. Si les médicaments ne permettent pas de contrôler la pression oculaire, il faut alors recourir à une thérapie au laser. Depuis sa création en 2006, l'AMG a réalisé 23 campagnes. En 2008, les campagnes menées par l'ONG ont permis d'examiner 4.900 personnes, de dépister 110 glaucomes ainsi que des personnes atteintes de cataracte dont 120 des plus nécessiteuses ont bénéficié d'une opération chirurgicale. Les besoins en matériel restent importants vu une demande toujours plus forte.