Abderrahim Talib considère que le football national manque de professionnalisme, ce qui amène les cadres à évoluer sous d'autres cieux. ALM : Une bonne partie des cadres sportifs nationaux quittent le Maroc vers l'étranger. Quelles en sont les raisons ? Abderrahim Talib : Si les cadres du sport national choisissent de rejoindre les instances sportives des pays du Golfe. C'est principalement pour assurent leur avenir. On ne leur accorde pas les conditions nécessaires et convenables du travail. Il y a un manque flagrant d'infrastructures. De même, les dirigeants de la chose footballistique nationale ne sont au niveau et prennent des décisions dérisoires. Ils ne sont pas à la hauteur. On a pu remarquer cela cette année, notamment lors des matches du championnat national concernant la programmation et l'arbitrage. Vous avez immigré pendant 12 ans au Qatar. Parlez-nous de votre expérience ? J'ai quitté le Wydad en 1999 pour entraîner le club qatari de Chabab. Certes, techniquement j'avais accumulé beaucoup d'expérience et j'avais aussi tissé d'importants contacts qui m'ont facilité l'intégration. C'est au Qatar où j'ai senti que j'étais un vrai entraîneur. Au Maroc, malheureusement, un bon nombre d'entraîneurs travaillent dans des conditions dérisoires et sans être payés en plus. Si j'étais resté au Maroc , je n'aurais jamais assuré mon avenir. Au Qatar, dans l'espace d'un an, je me suis offert un appartement et j'ai gagné presque 100.000 dollars sans compter les autres avantages. En plus, le travail tournait de manière professionnelle. Qu'est-ce qu'il nous manque pour devenir professionnels ? Il faut d'abord qu'on a conscience de l'importance du sport pour une nation. Au football, on doit travailler pour servir la discipline et non pas soi même. Le professionnalisme s'illustre dans la bonne gestion et après vient l'argent. Personnellement, je reçois toujours des offres de pays étrangers et principalement des pays du Golfe, que je refuse parce qu'aujourd'hui j'ai envie de servir le football national.