La Tunisie a exprimé sa préoccupation quant à la détérioration de la situation de ses immigrés clandestins retenus dans les centres d'accueil italiens. Une organisation gouvernementale tunisienne en charge des droits de l'Homme s'est dite «préoccupée» par la situation des immigrés clandestins tunisiens retenus dans les centres d'accueil de l'île sicilienne de Lampedusa, en Italie. Elle entend dépêcher une mission sur place. Dans un communiqué de presse, le comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales déclare «suivre avec préoccupation les événements» survenus dans ces centres et leurs répercussions sur la situation des Tunisiens qui y résident. Il annonce l'envoi dans l'île italienne d'une délégation conduite par son président «en vue de se rendre compte de visu de la situation des citoyens tunisiens», en notant que «les autorités tunisiennes compétentes suivent de près ce dossier». Selon des informations de presse, plusieurs centaines de Tunisiens font l'objet de mesures d'expulsion et attendent d'être rapatriés à la suite d'un accord intervenu entre le ministre tunisien de l'Intérieur, Rafik Haj Kacem, et son homologue italien Roberto Maroni, lors d'une visite effectuée par ce dernier à Tunis le 28 janvier dernier. L'accord, qui porterait notamment sur le rapatriement de 1.200 immigrés illégaux tunisiens, a été annoncé à Rome, tandis qu'à Tunis, les autorités ont observé le mutisme à ce sujet. Depuis, des journaux locaux font état de heurts entre les clandestins et les forces de l'ordre, faisant de nombreux blessés. Une dizaine d'immigrés ont même tenté de se suicider face à la menace de leur expulsion, selon certains quotidiens. Pour sa part, la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) a appelé à «respecter la dignité et les droits» des immigrés placés dans ces centres surchargés, en dénonçant «les conditions inhumaines» qui y prévalent. Dans un communiqué, la LTDH a rendu hommage à la solidarité manifestée par la population de l'île italienne envers les immigrés, contraire aux «discours xénophobes des autorités italiennes».