Loin de son objectif initial, Moukawalati, deux ans et demi après son lancement, fera l'objet d'une opération de lifting. Le plan de relance de ce programme repose sur une plus grande proximité des personnes-cibles et sur la simplification des procédures. Opération lifting pour Moukawalati. Le gouvernement a élaboré un nouveau plan pour ce programme lancé par l'ex Premier ministre Driss Jettou au mois d'août 2006. Depuis, Moukawalati avait du mal à atteindre ses objectifs : la création de 30.000 très petites entreprises (TPE) et 90.000 emplois en 2008. Deux ans et demi après le coup d'envoi de ce programme, les responsables qui guidaient cet ambitieux projet sont restés très loin du compte. Au lieu des 30.000 entreprises prévues initialement, ce programme, dirigé par le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle et l'ANAPEC, est arrivé à peine à créer 1.044 entreprises. Ce plan de relance de Moukawalati arrive donc à point nommé pour donner un nouveau souffle à ce programme. Désormais, le ministère des Affaires économiques et générales suivra lui aussi le programme dans sa nouvelle version. Au département de Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, on souligne que ce nouveau plan sera «basé sur une plus grande proximité des personnes-cibles et la simplification des procédures». «Le nouveau plan se caractérise par une plus grande ouverture traduisant la volonté de garantir l'essor du programme Moukawalati, surmonter les contraintes constatées et répondre de manière concrète aux aspirations des porteurs de projets et aux besoins de développement local», ajoute-t-on dans un communiqué de presse. Les contraintes constatées concernent principalement les établissements bancaires. «Le déblocage des crédits par les banques de la place reste la pierre d'achoppement que rencontrent ces jeunes entrepreneurs», explique une source proche du dossier. «Un plan de relance doit reposer sur deux jambes : l'entrepreneur et la banque. Il faut inculquer l'esprit de l'entrepreneuriat à nos jeunes. Et il faut aussi que les banques puissent faire un peu d'effort en matière de financement», remarque un autre expert. Et pourtant, le gouvernement a accompagné ce programme par trois principales mesures. D'abord, l'Etat a prévu un accompagnement pré et post création des jeunes porteurs de projets dont l'investissement ne dépasse pas les 250.000 dirhams. L'Etat s'est engagé aussi à garantir 85% du crédit bancaire à travers la Caisse centrale de garantie (CCG). L'autre mesure censée donner un coup de fouet à ce programme concerne l'octroi d'une avance sans intérêts représentant au maximum 10% de l'investissement et dans la limite de 15.000 dirhams remboursables sur six ans dont trois de grâce. Par ailleurs, Moukawalati dans sa version reliftée veut ratisser large. La nouvelle stratégie se distinguera par une plus grande ouverture non seulement sur les diplômés, mais sur l'ensemble des porteurs de projets. Les détails de ce nouveau plan seront dévoilés lors d'une conférence de presse qui aura lieu, lundi 9 février, à Casablanca, en présence de Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, et Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales.