Lors de la première session du Conseil supérieur de la promotion de l'emploi, tenu hier, à Rabat, le gouvernement veut atteindre un taux de chômage de moins 7 % en 2012. Il est question également d'un relifting du programme Moukawalati qui a du mal à démarrer. Le Conseil supérieur de la promotion de l'emploi a tenu sa première session hier, lundi 24 décembre, à Rabat. Ce Conseil, présidé par le Premier ministre, Abbas El Fassi, a axé ses travaux sur le bilan des dispositions prises pour la promotion de l'emploi ainsi que la proportion des moyens susceptibles de sa dynamisation. Concrètement, ce Conseil, en présence de Jamal Ghamani, ministre de l'Emploi, a passé au peigne fin les programmes mis en places pour la promotion de l'emploi (Moukawalati, Idmaj et Taâhil) et le taux de chômage chez les jeunes. «La stratégie du gouvernement en matière d'emploi vise de ramener le taux de chômage à moins 7 % à l'horizon 2012 «, a annoncé le Premier ministre à l'ouverture de ce Conseil. Rappelons qu'une légère régression du taux de chômage a été constatée au terme du deuxième trimestre de 2007. Selon une note d'information du HCP, le taux de chômage est passé de 10% au terme du premier trimestre de cette année à 9,4% trois mois plus tard. Par ailleurs, le gouvernement vient de revoir sa copie sur le programme Moukawalati qui a toujours du mal à démarrer. Ce programme qui vise la création de 30.000 petites entreprises, dont le montant d'investissement est inférieur ou égal à 250.000 dirhams, à l'horizon 2008, semble encore loin de son objectif initial. Sur les milliers de projets de création d'entreprises déposés cette année auprès des banques, seule une centaine de porteurs de projets a pu décrocher l'accord de financement et démarré effectivement son projet. Pour redynamiser ce programme qui devrait générer quelque 90.000 emplois au cours de l'exercice prochain, une réunion s'est tenue, le mercredi 19 décembre, présidée par Nizar Baraka, ministre des affaires économiques et générales. Au menu de cette réunion, les mesures d'amélioration de Moukawalati. D'abord, le comité technique procédera à un audit de performance de ce programme. Il y a également l'évaluation des différentes étapes du processus Moukawalati ainsi que la mise en place d'un plan de communication de proximité au niveau des différentes régions. Le passage chez le banquier est l'une des étapes les plus cruciales pour les jeunes entrepreneurs. Plus de flexibilité de la part des établissements bancaires leurs facilitera la tâche. Dans une récente étude de la banque mondiale sur la pauvreté au Maroc, les rédacteurs recommandent aux banques d'envisager des moyens plus flexibles pour déterminer l'éligibilité des requérants qui n'ont pas un emploi salarié, mais qui peuvent prouver leur solvabilité. Le comité technique de Moukawalati compte aussi mettre en place accompagnement post-création. Initialement, Moukawalati propose une facilitation d'accès au crédit pour toutes les personnes qui passent par son circuit à travers deux mesures importantes au niveau du financement. Il s'agit d'avance sans intérêts représentant au maximum 10% de l'investissement et dans la limite de 15.000 dirhams remboursable sur six ans dont trois de grâce. La deuxième mesure concerne une garantie de votre crédit par l'Etat à hauteur de 85 %. « Cette garantie est déléguée aux banques ce qui fera que leurs délais de réponse seront beaucoup plus courts puisque les dossiers ne doivent pas remonter à Rabat pour être traités «, comme prévu lors du lancement du programme. Mais, sur le terrain, la pierre d'achoppement rencontrée par les jeunes désirants monter leur propre affaire est principalement financière. Aujourd'hui, mardi 25 décembre, le relifting du programme Moukawalati sera au menu du Conseil d'administration de l'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).