Les patrons français sont dans le monde les plus pessimistes face à la crise, selon une enquête publiée par PricewaterhouseCoopers. L'enquête, la 12e du genre, a été menée auprès de 1.075 dirigeants d'entreprise entre fin septembre et fin novembre 2008, c'est-à-dire au plus fort du coup de tabac sur l'économie mondiale provoqué par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. Elle révèle une chute importante de la confiance des dirigeants au niveau mondial, seuls 21% se déclarant très confiants quant à leur croissance dans l'année à venir, contre 50% un an plus tôt. Les patrons français sont les plus pessimistes du monde dans ce contexte: seulement 5% sont très confiants sur les perspectives de croissance dans l'année à venir. Et pour les trois ans à venir, 18% des patrons français se disent confiants, contre 34% au niveau mondial et 26% au niveau européen. «Le décrochage de la confiance des patrons mondiaux n'a rien de surprenant au vu de la tournure prise par les événements depuis le mois de septembre. Cependant, le pessimisme des patrons français étonne par son ampleur», juge Bernard Gainnier, un des associés responsables du développement chez PwC, en y voyant le signe d'une «peur du risque plus élevée qu'ailleurs». Au niveau mondial, les patrons les plus confiants sont les Indiens (70% de très confiants contre 90% fin 2007), mais l'enquête a été réalisée avant le scandale sur les comptes fictifs du groupe de services informatiques Satyam qui a ébranlé les milieux d'affaires en Inde. L'enquête montre aussi que les patrons mondiaux parient sur un retour lent de la croissance et écartent l'hypothèse d'un rebond en V. «L'absence de visibilité, assez inédite, laisse les «CEO» très perplexes quant à l'avenir. Reste que la baisse des taux d'intérêt, des valeurs d'actifs et la multiplication des plans d'investissement notamment vont ouvrir des opportunités. Cela aura fatalement un effet sur leurs carnets de commande et sur leur confiance. Aujourd'hui, en revanche, chacun navigue à vue et la reprise s'amorcera lentement», explique M. Gainnier.