L'Institut français de Casablanca organise l'événement «L'épopée du petit prince au Maroc» qui aura lieu du 11 février au 13 mars 2009. Patrice Amengau, le directeur de l'institut, explique les enjeux de cet événement. ALM : Dans quel contexte intervient l'organisation de l'événement «L'épopée du petit prince au Maroc» Patrice Amengau : Il y a un double prétexte à l'organisation de l'événement. «L'épopée du petit prince au Maroc» a lieu à l'occasion de la publication du «Petit prince» en darija et qui sera présenté au Salon du livre. C'est à peu près la 180ème traduction de cette ouvrage qui existe déjà en arabe classique, et en amazigh traduit par l'IRCAM. Il s'agit aussi de la célébration le 8 mars, du 90ème anniversaire de la première liaison aérienne entre la France et le Maroc et plus précisément entre Toulouse et Casablanca. Ce double événement est à la fois l'occasion de célébrer à la fois le petit prince, cette créature inventée par Saint-Exupéry et qui est né dans le désert du Sahara au large de Cap Juby, et un écrivain français d'importance qui a certainement fondé son expérience personnelle et professionnelle au Maroc. Il y a vécu près de quatre ans en plusieurs séjours. Et sur une vie de 44 ans c'est quand même beaucoup parce que c'était des moments importants de sa vie. Il a habité un moment à Casablanca puis à Rabat. Il était également venu à Oujda. C'est à Casablanca qu'il a appris à voler. Et c'est aussi au Maroc qui a mûri ses ouvrages les plus fondamentaux «Courier Sud», «Terre des Hommes», «Citadelle» et le «Petit Prince». C'est dire que le Maroc l'a beaucoup marqué. Et ça ne se savait pas. On n'arrête pas de faire des découvertes. Il y a quelques années qu'on a découvert son carnet de dessin dit le «carnet de Casa». C'était un remarquable dessinateur. Comment s'articule le programme de cet événement ? «L'épopée du petit prince» est un programme très chargé qui comprend plusieurs sujets et aspects intimement liés. C'était difficile d'ailleurs de le définir. On l'a intitulé ainsi pour avoir un titre percutant et publicitaire. Parmi plusieurs expositions, il y en a une qui relatera cet aspect là de Saint-Exupéry, le dessinateur. Cette initiative qui est pluridisciplinaire puisqu'on a du théâtre, de la photographie, des lectures, des échanges littéraires, des conférences sur l'aviation notamment sur l'aéropostale. Tous les plus grands spécialistes du personnage issus aussi bien du monde littéraire que de celui de l'aviation viendront témoigner. Seront abordés des sujets aux préoccupations écologiques qui habitaient déjà Antoine de Saint-Exupéry. Par exemple en ce moment, on se soucie du devenir de Tarfaya qui est une étape importante sur la route de l'aéropostale et où St-Exupéry, était chef de poste. Il y a même un volée patrimoine et développement durable : Comment transmettre aux générations futures ces lieux de mémoire et qui comptent évidemment dans la littérature et l'histoire des deux pays. La mission de l'IF qui est de promouvoir la culture et la langue françaises. Comment s' inscrit la traduction du «Petit prince» en darija dans cette perspective ? Cela se sait suffisamment que nous sommes là à Casablanca pour aider à l'enseignement du français. Nous avons pas moins de 25.000 étudiants chaque année. Et notre établissement essaie d'offrir les meilleures normes de qualité et d'excellence d'enseignement. Mais notre objectif n'est pas seulement d'apprendre le français, c'est aussi de transmettre la culture française. Et cela peut également se faire à travers la langue arabe et en l'occurrence la darija. C'est aussi le sens de nombreuses actions de l'opération «L'épopée du petit prince». Puisqu'on sera présent dans plusieurs établissements marocains avec des lectures dans les trois langues dans différents établissements. C'est peut-être là, une nouveauté qui ne s'était pas très développée auparavant à l'IFC. Mais c'est important de pouvoir dialoguer quelles que soient les langues entre nos cultures.