L'émir algérien d'Al Qaïda au Maghreb islamique a décrété une fatwa contre l'acteur égyptien pour avoir exprimé son désaccord avec le mouvement Hamas. Avoir le courage d'exprimer publiquement son désaccord avec le mouvement Hamas, c'est s'exposer à une menace de mort. C'est ce qui vient d'arriver à l'acteur égyptien Adil Imam. «Le roi du grand écran arabe», comme on le surnomme en Egypte, a fait l'objet d'un appel à l'assassinat lancé par l'organisation terroriste «Al Qaïda au Maghreb islamique». Dans un communiqué relayé par des sites jihadistes, l'actuel émir de l'organisation terroriste, l'Algérien Abou Mosaâb Abdelouadoud, a édicté une «fatwa» appelant à «la liquidation physique» du comédien égyptien le plus populaire du monde arabe. «Dans ces moments difficiles que vit la terre résistante de Gaza, des impies se moquent du sang des enfants et des femmes qui font face à l'ennemi de Dieu. C'est ce qu'a fait le mécréant Adil Imam et, de ce fait, il mérite la mort», indique la fatwa du chef des terroristes d'Al Qaïda au Maghreb. Les terroristes d'Al Qaïda reprochent à la star égyptienne d'avoir affiché son désaccord avec la position du Hamas en ce qui concerne la situation que vit le peuple palestinien. Dans une déclaration à la presse, M. Imam a précisé que tout ce qui a été publié sur sa position a été monté de toutes pièces reconnaissant, toutefois avoir dénoncé publiquement le fait que ce mouvement ait été et continue à être à l'origine de la dislocation dont souffre le peuple palestinien actuellement. «Je n'accepte pas que mon patriotisme et mon panarabisme fassent l'objet de surenchères de la part de personne», a-t-il déclaré avant de réitérer son rejet de la position du Hamas qui approfondit les dissensions entre les Palestiniens. Un reproche qu'il dirige également aux «Frères musulmans» qui participent à cette dissension à travers leurs prises de position politiques et les déclarations qu'ils multiplient dans ce sens. Il est à rappeler que le mouvement des « Frères musulmans », à l'instar des mouvances islamistes de par le monde, a profité de l'agression israélienne contre Gaza pour se positionner vis-à-vis de l'opinion publique arabe en accusant le gouvernement égyptien d'avoir «trahi la Oumma» et de s'être «allié aux ennemis de l'Islam». Adil Imam, tout en indiquant qu'il ne craignait pas les menaces terroristes puisqu'il en a fait l'objet plusieurs fois durant sa carrière, a fait allusion au fait que ceux qui exploitent la situation «sont confortablement installés dans des lieux luxueux pendant que le peuple palestinien n'a pas où se réfugier des bombardements israéliens». Adil Imam réagissait ainsi aux déclarations du dirigeant des «Frères musulmans», Mahdi Akif, qui a déclaré, alors que Gaza était bombardée par l'armée israélienne, que «la victoire était proche». L'acteur égyptien a déclaré qu'il trouvait «étrange et pas claire» la position du leader des «Frères musulmans». «Hamas doit arrêter ce qu'elle fait car Israël ne répondra pas à ses actes en lui offrant des fleurs», a-t-il dit dans un entretien publié par le quotidien «L'Égyptien d'Aujourd'hui» tout en rappelant que ce mouvement a provoqué «une guerre disproportionnée» malgré «les avertissements égyptiens». Ce n'est pas la première fois que Adil Imam est menacé par le terrorisme islamiste. Durant sa longue carrière, la lutte contre l'extrémisme a été l'un des sujets favoris de sa filmographie qui traite, par l'humour, le plus souvent d'une manière audacieuse le phénomène de l'islamisme dans le monde arabe en général et dans la société égyptienne en particulier. Ce qui lui a valu de vivre toujours sous la menace de mort de la part des groupuscules intégristes.