Trois cas de rage canine ont été constatés récemment à Rabat. Chaque année, 15 à 20 cas de rage sont déclarés. La rage continue de sévir au Maroc. Trois cas de rage canine ont été constatés récemment à Rabat. Selon un communiqué de la wilaya de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, le premier cas a été constaté le 24 novembre dernier chez une chienne de race croisée Labrador, robe fauve, âgée de 2 ans et vivant au chantier Véolia à la 8ème annexe administrative. Le 2ème cas a été observé chez un chien de race boxer, robe fauve, âgé de 6 ans, vivant au quartier Souissi (21ème annexe administrative). Quant au 3ème cas, constaté le 27 novembre dernier, il a été diagnostiqué chez une chienne de race commune, robe fauve, âgée de 8 mois et vivant également au Souissi (20ème annexe administrative). Les principaux porteurs du virus sont les chiens. Le Maroc compte 2 millions de chiens errants. Dans neuf cas sur dix, la personne atteinte de rage a été mordue par un chien enragé. Chaque année le Maroc enregistre 400 à 450 cas de rage animale. Un chiffre qui traduit l'échec de la stratégie nationale pour lutter contre la rage. «En moyenne 15 à 20 cas de rage sont déclarés par an», souligne Dr Noureddine Bouchrit, spécialiste de la rage à l'Institut Pasteur de Casablanca. Le manque d'information et de sensibilisation des citoyens marocains aux dangers de la rage continue de constituer l'un des problèmes les plus sérieux. «La plupart des personnes décédées sont en fait victimes de leur ignorance. Au lieu d'aller consulter un médecin et de se faire vacciner, elles se contentent d'aller voir un guérisseur qui a recours à la médecine traditionnelle alors que celle-ci est totalement inefficace. D'autres patients sont morts car ils n'ont pas poursuivi le traitement. Au lieu des 4 doses nécessaires, ils se sont contentés seulement d'une ou de deux injections», explique Dr Bouchrit. A ceci s'ajoute aussi le problème de proximité. Il est souvent difficile pour des personnes qui vivent dans des zones enclavées d'accéder aux bureaux municipaux d'hygiène. Quant au traitement, celui-ci repose sur le vaccin antirabique qui est importé de France. «Nous importons chaque année 24.000 doses», souligne-t-on à la direction commerciale de l'Institut Pasteur. Ce vaccin coûte 449 DH. Au total, quatre doses sont administrées à la personne qui a été mordue : deux doses le jour de la morsure, une dose le 7ème jour et une dose le 21ème jour. Selon Dr Bouchrit, une fois après avoir été mordue, la personne doit laver la plaie avec du savon et de l'eau de javel. L'individu dispose de 24 à 48 heures pour se faire vacciner. Tout dépend de la profondeur de la morsure et de sa proximité au cerveau. Dans les cas les plus graves un sérum est également administré en plus du vaccin. Leur coût est en moyenne de 800 DH mais tout dépend du poids de la personne (enfant ou adulte). Les personnes peuvent se faire vacciner gratuitement dans les différents bureaux municipaux d'hygiène que compte le Royaume. Chaque ville compte 1 centre pour un périmètre de 40 km. En milieu rural, la situation est beaucoup plus délicate, vu le manque de bureaux d'hygiène. Cela dit, ces personnes peuvent toujours se rendre dans les centres de santé les plus proches qui sont également dotés de vaccins antirabiques. La rage en bref Chaque année dans le monde, 50 000 à 60 000 personnes sont encore tuées par la rage. Soit environ 150 par jour, principalement en Afrique et en Asie. Un animal infecté par le virus de la rage peut commencer à l'excréter jusqu'à 15 jours avant les premiers signes cliniques. Le virus est alors présent dans toutes les sécrétions de l'animal, y compris dans ses fèces. Vu sa fragilité dans le milieu exterieur, l'entrée du virus dans l'organisme ne se fait que par le biais d'une effraction de la peau ou par les muqueuses buccale ou oculaire. La rage se transmet le plus souvent par morsure, mais peut aussi être transmise par simple léchage ou griffure.