À l'occasion du premier congrès national du tourisme qui aura lieu à Marrakech, Fouad Lahbabi, secrétaire général de la FNT, dévoile dans cet entretien les objectifs de la Fédération en 2009. ALM : Quel bilan faites-vous de l'année 2008 ? Fouad Lahbabi : Depuis son élection, le nouveau bureau de la FNT a mis en place un plan d'action ambitieux qui s'étale sur trois ans. Certains engagements ont été tenus, d'autres ont été mis sur les rails. La FNT a participé à l'élaboration du contrat RH, d'abord pour le secteur de l'hôtellerie. Ce contrat-programme a été signé en juin 2008, et le déploiement régional est en cours. En plus, nous avons procédé à la refonte de l'identité visuelle et des supports de communication de la FNT, ainsi que l'organisation de plusieurs événements importants. Des missions à l'International ont été effectuées auprès de nos principaux partenaires afin de renforcer l'image du tourisme marocain. En plus, la commission financière est en train d'élaborer une grande étude sur le poids des entreprises touristiques dans l'économie marocaine. Enfin, la commission tourisme durable a mené tout au long de l'année 2008 une grande étude sur les démarches qualité dans le secteur et à la mise en place de la Moroccan Green Card. Le secteur a connu durant les dernières années une croissance et une rentabilité très intéressantes au niveau des différents compartiments du secteur. En effet, plusieurs métiers sont capitaux et nécessitent des investissements permanents pour maintenir la qualité du produit. De même, le secteur du tourisme est passé par une crise très grave. Pour cela nous recommandons de continuer à encourager l'investissement dans ce secteur. Quels sont les mécanismes prévus par la fédération pour limiter les impacts de la crise sur le secteur du tourisme ? Les professionnels marocains du tourisme sont passés par plusieurs crises qu'ils ont su surmonter. Par rapport à la crise actuelle nous avons déjà donné quelques indicateurs comme sur le pouvoir d'achat européen, le positionnement prix de la destination Maroc, l'agressivité promotionnelle des destinations concurrentes, tout cela nous permettait d'anticiper une année 2008-2009 charnière. La FNT avait proposé des solutions pour réduire les effets de cette crise en fonction des enjeux. Il s'agit de l'amélioration des conditions du capital humain, la promotion du tourisme national à travers le Plan Biladi, se concentrer sur le partenariat public privé pour accentuer l'attractivité du Maroc, réformer la fiscalité du secteur. La crise actuelle a d'abord un impact psychologique, mais aussi un impact moins avéré sur le financement des investissements, des impacts aussi sur la PME touristique et sur la consommation et enfin un impact de la récession sur les principaux pays émetteurs. Pour faire face à cette crise, nous avons construit une stratégie anticipative et préventive que nous avons appelée Cap 2009. Quelles sont vos prévisions pour l'année 2009 ? L'année 2009 sera une année difficile. Je reprendrais les prévisions de l'Organisation mondiale du tourisme qui s'attend à une croissance 0 dans le tourisme. Cela veut dire qu'il y aura toujours 900 millions de touristes dans le monde. À nous d'être suffisamment agressifs pour aller chercher des parts de marché. En 2009, la FNT continuera ses actions pour atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés à savoir, être l'interlocuteur privilégié et l'acteur stratégique du secteur auprès des pouvoirs publics et de l'ensemble des décideurs, accompagner le suivi de la Vision 2010 et la construction de la Vision 2020. Pensez-vous que le Maroc peut relever le défi de 2010 avec la crise actuelle ? La FNT a été la première a dressé un plan d'action sur 10 ans avec des objectifs et des engagements de la part du public et du privé et que chacun de son côté a réalisé une grande partie de ces prévisions. Notre satisfaction est que plusieurs chantiers ont été ouverts et suivent leur déroulement dans les meilleures conditions. À ce jour nous sommes à 8 millions de touristes nous nous engageons à contribuer de manière active pour atteindre nos prévisions.