Si l'année 2001 a été marquée par la mobilisation des acteurs publics et privés pour la promotion des investissements, elle s'est achevée sur une note pessimiste chez les opérateurs économiques. Une année bien comme les autres, diront les plus sceptiques. Une année à retenir à plus d'un titre, confient les plus optimistes. Le bilan économique 2001 partage les milieux d'affaires. Dans ces derniers, on critique sévèrement la frilosité- comme cela a toujours été le cas du gouvernement pour introduire les grandes réformes afin de booster les investissements. A en juger par les propos de plusieurs opérateurs, l'alternance n'a fait que reprendre les mêmes formules. Allusion surtout faite au respect de la rigueur budgétaire qui est toujours de mise, alors que les attentes sont immenses. L'année 2001 devait être celle de l'investissement. Exception faite du chèque de Vivendi, elle ne l'a pas été. Regardons maintenant de près les chiffres. Les investissements extérieurs ont atteint 32 milliards de DH. Ce montant est annoncé, sur un fond de réelle autosatisfaction par M. Fatahallah Oualalou, ministre de l'Economie et des Finances, qui n'a pas hésité lors de sa dernière sortie publique de mettre en avant l'action du gouvernement dans la promotion des investissements. Mais le discours de l'argentier du Royaume ne rassure pas pour autant les opérateurs économiques. Ces derniers estiment que la loi de Finances 2002 ne contient pas des mesures pour promouvoir l'investissement. A ce propos, il faut noter que l'investissement public a chuté de 8 % en 2001. Du moins, si l'on se fie aux chiffres du Centre Marocain de Conjoncture. Pour 2002, les investissements de l'Etat augmenteront de 6 %. Au-delà de la querelle autour des chiffres, il semble aujourd'hui qu'un consensus national s'est établi sur l'urgence de la promotion des investissements. Une entreprise qui implique aussi bien les acteurs privés que publics. Une chose est sûre : l'engagement du Souverain est manifeste dans ce domaine. La nomination des nouveaux walis qui seront chargés des Centres Régionaux d'Investissements obéit à une volonté du chef de l'Etat de conférer une nouvelle portée au concept de l'autorité. Ce dernier revêt une dimension économique. Pour plusieurs observateurs, les Centres Régionaux constituent le dernier recours en matière de promotion des investissements. D'autant plus que les efforts menés pour moderniser l'appareil administratif n'ont pas encore abouti à des résultats concrets. Le Fonds Hassan II constitue également un outil efficace pour le financement des projets fédérateurs. Pour 2002, ce Fonds débloquera une enveloppe de 4,7 milliards de DH. Pour 2001, on retiendra la bonne tenue du secteur des télécommunications. Les deux opérateurs mettent les bouchées doubles pour développer leurs buissnes. Le marché marocain compte aujourd'hui 5 millions de branchés GSM. D'ici cinq ans, Maroc Telecom investira 11,5 milliards de DH. Méditelecom met aussi les moyens pour consolider ses positions. L'enveloppe déployée en matière de réseau atteint les 5 milliards de DH. Mais, l'expérience des télécommunications n'est pas un indicateur significatif. Quant à sa généralisation, le chemin est encore long.