Nicolas Sarkozy qui s'investit avec autant de fougue et de passion pour sauver le monde, n'allait pas laisser s'aggraver une situation domestique sur laquelle les lampes d'alerte sociale et politique sont ou rouges d'angoisse ou oranges d'inquiétudes. Alors que la récession commence à paralyser de nombreux secteurs de l'économie française, Nicolas Sarkozy était très attendu sur les recettes qu'il allait mettre en œuvre pour protéger l'emploi et lutter contre la recrudescence des chiffres du chômage. Les espoirs suscités par le président de la République étaient justifiés par son étonnante réactivité saluée unanimement, pour apporter des solutions immédiates à la crise qui menaçait les grands édifices financiers et les florissantes entreprises, fleuron du capitalisme français. L'optimisme a encore été renforcé par le dynamisme de Nicolas Sarkozy pour sauver et refonder le système financier international. Un homme, qui s'investit avec autant de fougue et de passion pour sauver le monde, n'allait pas laisser s'aggraver une situation domestique sur laquelle les lampes d'alerte sociale et politique sont ou rouges d'angoisse ou oranges d'inquiétudes. Nicolas Sarkozy annonça donc son plan. L'idée principale retenue par la majorité des observateurs tourne autour de l'augmentation des contrats financés par l'argent public destinés aux plus démunis. Avec 100.000 contrats supplémentaires envisagés l'année prochaine, leur nombre atteindra les 330.000. Le cout de l'opération est évalué à 250 millions d'euros. Au delà de la polémique idéologique de savoir si la démarche de subventionner le travail était une idée de gauche ou de droite, Nicolas Sarkozy dut subir des critique acerbes de la part de l'opposition. Celle qui a sans aucun doute résumé l'interrogation ambiante, fut Martine Aubry, la maire de Lille et candidate à la succession de François Hollande à la tête du PS : «Les Français ne comprennent pas que 370 milliards d'euros puissent être trouvés pour les banques, sans contrepartie, et qu'on n'ait pas trouvé les 15 à 20 milliards pour relancer le pouvoir d'achat, le logement, l'aide aux collectivités locales». Et d'affirmer, offensive, qu'«avec ses «mesurettes », Nicolas Sarkozy ajoute la crise à la crise». Un autre socialiste enfonce le clou dans la même direction. Laurent Fabius estime qu'il y a «une contradiction forte entre ce qui est tenté au plan international et ce qui est fait au plan français». La critique s'étend aux Verts et ouvre le débat sur la stratégie choisie par Nicolas Sarkozy pour apporter des solutions à la crise de l'emploi. Cécile Duflot, la secrétaire nationale des Verts qualifie les mesure de Nicolas Sarkozy de «rustines inadaptées à une crise globale» et de résumer par une phrase le cœur de la polémique qui agite le microcosme français: «la politique de Nicolas Sarkozy est parfois confuse. Après avoir combattu pendant des années le «traitement social du chômage», voilà qu'il réclame 330.000 emplois aidés». L'attaque fut suffisamment violente pour justifier la sortie du conseiller social de Nicolas Sarkozy, le très discret Raymond Soubie, pour qui cette hausse n'est pas «un retour en force du traitement social du chômage (..) il y aura moins de contrats aidés dans l'économie française en 2009 qu'il n'y en avait quand Nicolas Sarkozy est devenu président de la République. Donc on ne peut pas dire qu'il s'est renié (…) Ce n'est pas un retour massif des contrats aidés du tout, ce n'est pas un reniement, c'est une mesure pragmatique». C'est que même si elle est astreinte à montrer une solidarité par obligation avec les décision du chef de l'Etat, la majorité présidentielle ne se sent pas à l'aise dans le rôle de défendre une intervention aussi lourde de l'Etat dans la subvention des emplois. Si jusqu'à maintenant les fideles de l'UMP se sont contentés d'exprimer leur enthousiasme face à la réactivité et à l'approche pragmatique présidentielle, d'autres, à droite, ne se gênent plus pour souligner les limites d'une telle politique. Sur ce plan, les fideles députés de Dominique de Villepin mènent la barque comme Hervé Mariton ou Hervé Goulard pour qui : «ce sont des mesures qui auront une portée mais ne résoudront pas la crise. Les contrats aidés, c'est mieux que rien du tout, mais pas la solution définitive». un autre député de la majorité Lionel Luca, résume l'état d'esprit des troupes : «Momentanément, c'est acceptable. Le problème, en France, c'est que la momentanée dure. Les emplois aidés, c'est le préfabriqué de l'emploi!»