L'historienne espagnole Maria Rosa de Madariaga estime «nécessaire» une reconnaissance par l'Espagne de l'utilisation d'armes chimiques, par l'armée espagnole, contre les populations civiles dans le Rif au début du 20-ème siècle. «Il faut séparer la question de la reconnaissance et du mea culpa de la question de la demande d'indemnisations pour les familles des victimes», a affirmé l'historienne espagnole, auteur de plusieurs ouvrages et études sur le Rif, notamment «Espagne et le Rif: chronique d'une histoire presque oubliée», une référence pour les chercheurs qui s'intéressent à la guerre du Rif. S'exprimant mercredi soir à Madrid dans le cadre d'une table ronde sur l'utilisation des armes chimiques par l'armée espagnole dans la guerre du Rif, Mme de Madariaga a rappelé que les Espagnols cherchaient à «exterminer» les populations rifaines après la débâcle d'Anoual (1921), qu'elle a qualifiée de «la plus grande défaite d'une armée coloniale au 20ème siècle».