Israël porte entièrement la responsabilité de tout ce qui se passe, à cause de la poursuite de l'occupation, la construction du mur, le bouclage et l'escalade. C'est ce qu'a déclaré Nabil Abou Roudeina, principal conseiller du dirigeant palestinien Yasser Arafat. Un mur qui semble inquiéter également William Burns. L'Autorité palestinienne a fait porter mercredi à Israël la responsabilité de l'attentat suicide qui a fait quatre tués israéliens, outre son auteur, au point de passage d'Erez à l'entrée de la bande de Gaza. Nabil Abou Roudeina a appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l'Onu à faire cesser les agressions d'Israël, à le contraindre à arrêter la construction du mur controversé érigé par Israël en Cisjordanie et à se retirer des villes palestiniennes. Les Palestiniens, appuyés par la communauté internationale, exigent l'arrêt de la construction de la ligne de séparation estimant que cet ouvrage est devenu un moyen pour Israël de rogner sur le territoire de l'Etat qu'ils ambitionnent d'édifier. La ligne englobera en Cisjordanie quelque 350.000 Palestiniens. Pour sa part, le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a affirmé à des journalistes à Ramallah que «la tension permanente et le bouclage ne favorisent pas une accalmie mais conduisent à une escalade de la violence et de la contre-violence». Et d'ajouter que la barrière de séparation est une «catastrophe» et une des principales sources de tension. «Elle ne laisse pas de place à l'Etat palestinien et est conçue pour isoler Al-Qods (est) du monde entier», a-t-il dit. L'Autorité palestinienne et M. Qoreï condamnent généralement les attentats palestiniens commis en territoire israélien. Prévue pour soi-disant empêcher l'infiltration de kamikazes palestiniens en Israël, la ligne de séparation était censée épouser le tracé de la «ligne verte» qui sépare le territoire israélien de la Cisjordanie. Mais dans son tracé actuel, l'ouvrage s'enfonce profondément en territoire palestinien pour protéger des colonies juives en Cisjordanie et aux abords d'Al-Qods-est annexée. L'attentat d'Erez, commis par une jeune palestinienne, a été revendiqué conjointement par le Hamas et les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa. Au Caire, le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient, William Burns, a estimé mercredi que la construction par Israël de la barrière de séparation en Cisjordanie rendait plus difficile une reprise des négociations de paix. A l'issue d'un entretien avec le président égyptien Hosni Moubarak, il a souligné, dans une déclaration à la presse, que la construction de cette barrière «préjugeait du résultat des négociations et rendait plus difficile de faire renaître l'espoir dans la Feuille de route et dans un retour au processus de paix». M. Burns a indiqué que les Etats-Unis avaient souligné leurs «inquiétudes» à ce sujet publiquement mais également lors de «discussions privées» avec les responsables israéliens, et ajouté que ces discussions allaient se poursuivre. «Nous avons tenté d'œuvrer lors de ces discussions privées pour atténuer les problèmes humanitaires causés par la construction de la barrière de séparation mais également pour souligner nos préoccupations constantes» au sujet de sa construction, a-t-il encore dit.