Mohamed était plein de joie quand son fils, Fouad, a vu le jour. Il n'aurait jamais imaginé que son fils le tuerait par un coup de couteau, vingt-quatre ans plus tard. Fouad a vu le jour à Meknès en 1984. Benjamin de la famille, il était l'enfant gâté. Personne ne pouvait rien lui refuser. Tout ce qu'il demandait était un ordre. Une mauvaise éducation qui a eu un mauvais impact sur son avenir et celui de sa famille. Sa première journée aux bancs de l'école à son septième printemps était une fête pour ses parents. Ces derniers s'étaient engagés à mettre entre ses mains tous les moyens nécessaires pour qu'il arrive à décrocher un diplôme susceptible de lui permettre de gagner dignement sa vie. Malheureusement, Fouad n'avait pas d'ambition. Il ne se souciait guère des études et encore moins de son avenir …Ce qui l'importait, c'était l'argent que ses parents lui remettaient quotidiennement. Un mauvais comportement qui l'a poussé à tourner, tôt, le dos à l'école. Ses parents ont déployé tous leurs efforts pour qu'il reprenne ses études. En vain. Il ne pensait qu'à l'argent qui lui était nécessaire pour acheter sa dose quotidienne de haschich. Bref, il était devenu toxicomane. Depuis, son père avait décidé de ne plus lui verser le moindre sou. Une décision qui a rendu Fouad très nerveux. «Si tu ne me donnes pas d'argent, je vais te tuer…», a-t-il menacé son père qui est resté bouche bée. Mohamed n'a jamais imaginé que son enfant qu'il a aimé plus que les autres puisse penser le tuer. Les menaces de son enfant étaient-elles vraies? Peut-être. C'est la raison pour laquelle, il s'est rendu au commissariat de police pour déposer plainte contre lui. Fouad a été interpellé. La police de Meknès l'a interrogé. Et le père a désisté. En conséquence, Fouad a été libéré. Son père pensait que son fils changerait. Au contraire, Fouad était devenu plus agressif. À chaque fois que son père refusait de lui verser de l'argent pour acheter du haschich, il n'hésitait pas à casser tout ce qu'il trouvait devant lui. Nous sommes le mercredi 16 juillet. Le père était sorti de chez lui pour quelques heures. C'était le moment opportun pour Fouad afin de préparer son crime. Quel crime ? Parricide. Comment ? Au moment où sa mère et sa sœur préparaient le déjeuner à la cuisine située au rez-de-chaussée, il s'est faufilé à la chambre à coucher où sa maman dissimulait les grands couteaux. Il a saisi l'un d'eux et l'a caché sous ses vêtements. Et il s'est tenu dans une chambre sans faire de bruit. Quand son père est arrivé et est monté au premier étage, Fouad se préparait à commettre son acte. Une vingtaine de minutes plus tard, il est monté, à pas de loup, au premier étage. Les yeux fermés, son père s'étendait sur un divan. Sans faire de bruit, Fouad s'est approché de lui, avec le grand couteau à la main. Et d'un coup, il l'a frappé au niveau du ventre. Tout en lançant un cri strident, le père a sursauté de sa place. La mère et la sœur l'ont rejoint en courant au premier étage. Ils ont perdu connaissance quand elles ont vu Mohamed gisant dans une mare de sang. Évacué à l'hôpital régional Mohammed V, le père a rendu l'âme, le jeudi 17 juillet. Fouad a été traduit en justice.