La ville ocre est située au centre d'une plaine fertile, mais n'est pas traversée par des rivières. Son climat chaud et sec surtout en été, a inspiré aux dynasties anciennes l'aménagement de plusieurs jardins, devenus désormais des sites historiques. Les jardins de l'Agdal, remontent à l'époque de la dynastie Almohade où la ville de Marrakech connaissait une prospérité à tous les niveaux. Ces jardins sont le fruit des travaux entrepris sous le règne du Roi «Abdel Moumen», et de son petit-fils le Roi «Yacoub Al Mansour». Ce parc naturel qui s'étend sur 3 km de long et 1,5 km de large et dont la création est inspirée des jardins andalous, a été nommé premièrement «El Bouhayra» ou la petite mer à l'époque Almohade. Les jardins furent finalement appelés «Agdal» sous la dynastie Alaouite. Les jardins de l'Agdal, irrigués par un immense bassin central, sont divisés en plusieurs parcelles plantées de citronniers, orangers, oliviers, figuiers, grenadiers, abricotiers… De la sorte, les jardins du bassin «Ménara» démontrent un génie incontestable de l'architecture musulmane, et des systèmes d'irrigation. Les jardins de la Ménara étalés sur 4 km, furent conçus sous l'égide des Almohades. Un bassin central couronne le paysage et irrigue les jardins et l'ancienne médina. Le pavillon de la Ménara d'air toscan, fut bâti en 1886, sous ses toitures pyramidales en tuiles vertes où jadis, se nouaient les intrigues galantes des sultans Saadiens. Maintenant, le bassin de la Ménara ainsi que son oliveraie sont considérés comme un laboratoire botanique incontesté. Vient le jardin « Arset Moulay Abdeslam», s'étalant entre la Koutoubia et «Sour Lakdim», il est l'un des jardins historiques les plus connus de la ville ocre. «Arset Moulay Abdeslam» prouve la mémoire vivante et la relation privilégiée que les Marrakchis ont avec la nature. C'est un jardin irrigué, mais moins étendu que l'Agdal. Le terme de «Arsa», signifie en arabe classique la cour intérieure d'une maison et par extension, toute étendue vide et non construite. Une fois transformés en jardins, ces espaces ont gardé le même nom. Les rénovations adoptées au jardin «Arset Moulay Abdeslam», furent engagés sous le programme de «Villes fleuries, qui consiste surtout à préserver, réhabiliter et créer des espaces verts dans des zones à densité importante. Ce programme était initié par la fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement. Désormais, Arset Moulay Abdessalam s'est métamorphosée en «Cyber – Parc», où la connexion au Web est disponible à chaque carrefour d'arbres. La technique d'«Al Khattara» fut la seule méthode d'irrigation des jardins et était initialement adoptée par les Almoravides, afin de gérer au mieux les réserves en eau de Marrakech, ville voisine du désert marocain. Cette technique permettait l'exploitation d'une nappe phréatique par la construction de passages drainants l'eau. Les Almohades, utilisèrent la technique de dérivation des rivières proches de la ville à l'aide de «séguias», en plus du système d'Al Khattara. Chaque séguia était liée par de gros canaux d'eau avec la source principale nommée «Al Yacoubia», d'ailleurs, quelques-unes d'entres elles existent toujours dans l'ancienne Médina. Une autre technique était certes adoptée. Il s'agissait de la construction de canaux souterrains qui dépassèrent les 2000 km, et s'étendirent sur un rayon de 15 km. De ce fait, des jardins étaient irrigués naturellement. De même, Marrakech flâne entre les palmiers. De chaque côté, un jardin commémore une partie de l'histoire. La ville ancestrale, symbole de l'histoire commune Almoravide et Almohade est dignement représentée par ses jardins.