Le développement du monde rural passe essentiellement par une synergie d'actions entre les décideurs publics et les ONG. Il passe aussi par l'adaptation des programmes de formation à leur environnement. Les experts qui participent à la conférence sur le développement rural, tenue à Rabat du 24 au 26 décembre, ont appelé à adopter une batterie de mesures et d'actions appropriées pour sortir le monde rural du sous-développement et de l'enclavement. Une quarantaine de professeurs maghrébins (Maroc, Algérie, Mauritanie et Tunisie), ont soulevé une série de questions relatives à la promotion du monde rural afin de mieux appréhender les symptômes et les causes qui sont à l'origine de son sous-développement. Ils ont estimé que le développement du monde rural est tributaire de l'amélioration du niveau de vie de la population qui passe essentiellement par l'accélération de la croissance économique et par une affectation plus rationnelle et plus équilibrée des ressources entre les différentes régions et les différentes catégories sociales afin que chacun puisse bénéficier des fruits de la croissance. En vue d'assurer une meilleure répartition spatiale de la croissance économique conjuguée à la réduction des disparités urbain/rural, ont-ils dit, il est nécessaire de déployer et d'axer davantage d'efforts sur le social et sur le désenclavement du monde rural. Pour eux, ces actions constituent les éléments clés pour tout développement rural. La promotion de la condition féminine, les soins de santé primaires et la santé reproductive, l'élaboration d'une politique démographique et d'une stratégie de lutte contre la pauvreté, l'électrification, la construction des routes, la scolarisation, la planification familiale, l'investissement dans les capacités humaines, la protection de la restructuration et la valorisation des ressources humaines, l'amélioration du cadre et de la qualité de vie et le développement durable sont autant des défis à relever par les pays maghrébins pour aller de l'avant en vue de promouvoir l'espace rural et d'élargir ses capacités fondamentales, ont-ils souligné. Ils ont également salué, à l'issue de ce colloque, organisé par l'association maghrébine pour l'étude de la population en collaboration avec le ministère de la Prévision économique et du Plan et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), la contribution inestimable des ONG, en collaboration avec les bailleurs de fonds, dans la promotion des zones rurales, synonymes de sous-développement dans les pays du Maghreb. Au terme de ce colloque, une table ronde a été organisée par l'Association des démographes maghrébins (ADEMA), au cours de laquelle les statisticiens démographes ont appelé à revoir le programme de formation à même de l'adapter avec son environnement et les nécessités de la population maghrébine, à améliorer les rétributions des démographes et à adopter des programmes de formation et d'encadrement qui vont de pair avec les nécessités de la région.