Bilan à mi-parcours de la loi de Finances 2008, revendications sociales, projet de création d'un grand parti de gauche et admission du Polisario au sein de l'IS sont au centre de cet entretien avec le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Ismaïl Alaoui. ALM : Le Premier ministre Abbas El Fassi a présidé, mardi au siège de la Primature, une réunion avec les dirigeants de la majorité. Pourriez-vous révéler la teneur de cette réunion ? Ismaïl Alaoui : Cette réunion a été consacrée à l'appréciation de la réalisation à mi-parcours de la loi de Finances 2008, elle est intervenue à la veille de la rencontre du ministre des Finances, Salaheddine Mezouar, avec la commission des Finances à la Chambre des représentants pour présenter le bilan et demander une loi d'habilitation qui prendrait en compte les développements de la situation économique depuis le mois de janvier 2008. Lors de la réunion du Premier ministre Abbas El Fassi avec les dirigeants de la majorité, il a été question de la flambée des cours de pétrole et leur impact sur la Caisse de compensation. Sur ce registre, il y a lieu de relever que notre économie, grâce aux efforts déployés depuis 1998, a su faire face à une conjoncture économique internationale difficile. Notre économie est suffisamment forte pour tirer son épingle du jeu. Les protagonistes économiques, nationaux et internationaux, ont toujours confiance dans le Maroc, ce qui fait que l'investissement se tient bien. Le gouvernement a récemment procédé à l'augmentation des prix de carburant, contrairement à ses promesses. Que pensez-vous de ce revirement ? C'est le pétrole qui n'a pas tenu ses promesses, pas le gouvernement. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une augmentation très forte. Il ne faut pas oublier non plus que les prix du gaz butane, du fuel destiné à la production de l'électricité et ceux du gazole classique sont restés intacts. Les partenaires sociaux du gouvernement, syndicats notamment, contestent l'offre gouvernementale pour l'amélioration des conditions des salariés. Estimez-vous que cette offre est en-deça des attentes sociales ? Il y a lieu de souligner que c'est pour la première fois qu'un gouvernement, en dépit de la conjoncture économique internationale difficile, décide d'allouer un budget de 16 milliards de dirhams pour répondre à la demande sociale. C'est une initiative qui a toute sa valeur. Où en est le projet de création de la Coalition des partis de gauche ? Il y a une remarquable disposition chez tous les partis de gauche pour réaliser ce formidable projet. Nous avons bon espoir que cet élan rassembleur concerne aussi d'autres partis de gauche comme le Parti socialiste unifié (PSU), le Congrès national ittihadi (CNI) et même le Parti de l'avant-garde démocrate socialiste (PADS). Le projet de grand parti de gauche est-il dirigé contre le Mouvement de tous les démocrates ? Je me considère comme démocrate, je ne peux donc m'opposer à ce mouvement d'autant plus que ce dernier se prévaut de la défense de la démocratie, et voudrait conforter les bases de la modernité et du progrès. C'est tant mieux pour ce mouvement. Et je ne peux que l'applaudir. Le Polisario vient d'être admis en qualité de membre observateur au sein de l'Internationale Socialiste (IS). Comment avez-vous accueilli cette décision ? C'est une décision imbécile, qui n'empêchera pas la terre de tourner. Les choses évoluent positivement, y compris de l'autre côté de la frontière. Le mécontentement qui sourd dans les camps de Tindouf est là pour le montrer. Réunion du Premier ministre avec les partis de la majorité Le Premier ministre Abbas El Fassi a présidé, mardi au siège de la Primature, une réunion avec les dirigeants de la majorité. Cette réunion a été consacrée à l'examen de l'exécution de la loi des Finances 2008 et les perspectives de l'action gouvernementale jusqu'à l'année 2012, indique un communiqué de la Primature. Le taux de croissance au titre de l'année en cours devrait s'inscrire en hausse en dépit de la conjoncture internationale défavorable, rappelle le communiqué, notant que cette progression se réalise dans une conjoncture non inflationniste malgré la hausse vertigineuse des prix des produits pétroliers sur le marché mondial, le taux d'inflation devant être maintenu à moins de 3%. Les indicateurs de la conjoncture économique ont connu une hausse durant le premier semestre 2008, ajoute la même source, faisant état du recul du taux de chômage à 9,2% à la fin du 2ème trimestre de l'année en cours. De même, les recettes fiscales ont enregistré des résultats positifs à avril 2008 au titre de l'exécution de la loi de Finances.