Les dirigeants de l'Ittihad de Tanger tirent la sonnette d'alarme. Avec une multitude de problèmes financiers, des mauvais résultats et un désintérêt des supporters, le club traverse l'une des plus graves crises de son histoire. L'Ittihad de Tanger sombre, doucement mais sûrement. Problème financiers, résultats décevants, désengagement des autorités et personnalités locales de la gestion des affaires du club, et désertion du public. Bref, l'IRT vit une véritable crise. C'est le message que les responsables du club ne cessent de faire passer depuis le début de la saison. Ces derniers ont même tenu une conférence de presse la semaine dernière pour attirer l'attention des autorités locales et de l'opinion publique nationale sur la gravité de la situation du club du détroit. Les mots utilisés par le président du club, Larbi Bouras, en sont la preuve. « Nous serons obligés de mettre bientôt la clé sous le paillasson », a-t-il déclaré. C'est pour dire que l'heure est grave et que toute action visant de sauver le club doit se faire dans les plus brefs délais, a tenu à préciser le président. A l'instar de nombreux clubs évoluant en championnat de première division du Groupement national de football (GNF I), ce sont les problèmes matériels qui sont à l'origine de ce malaise. L'Ittihad doit en effet faire face à un déficit budgétaire global qui atteint 2.322.263 de dirhams. Le club devrait disposer de la somme d'un million de dirhams ces jours-ci pour payer quelques dettes urgentes. Il s'agit d'abord des honoraires (salaires et primes) des joueurs et des crédits contractés auprès des fournisseurs. Cette somme devrait donc être disponible dans les plus brefs délais pour assurer la bonne marche du club en championnat cette saison. En l'absence de sponsors, le seul recours de l'IRT pour rassembler cette somme semble être l'aide financière que peuvent apporter les autorités locales. Il est à signaler que pour la saison écoulée, le club a fait des recettes avoisinant les deux millions et demi de dirhams. L'apport des sponsors n'a pas dépassé les 37 % (950.000 dirhams plus exactement). Quant aux recettes des matches et aux cotisations des adhérents, elles ont respectivement constitué 18 % (459.000 dirhams) et 1,7 % (37.500 dirhams). Les conséquences de cette crise financière ont vite fait surface. Il est vrai que le club du détroit devait évoluer cette année en deuxième division après une saison 2002-2003 des plus catastrophiques et au terme de laquelle l'équipe a terminé en bas du classement. Mais le repêchage surprise dont l'IRT a fait l'objet a nourri l'espoir des Tangérois. Un espoir qui a pourtant disparu après les premières journées de la compétition. Le club occupe actuellement la 10ème place du classement avec un total de 15 points, à cinq longueurs de la lanterne rouge. En plus, les changements fréquents à la tête de la direction technique du club n'ont pas arrangé la situation. Pour manque de moyen, le coach Rachid Taoussi, qui en pris ne main les rênes du club en début d'année, a quitté le navire tangérois. Il a été remplacé par un autre cadre du Wydad, Chérif.