Un retour en force pour Hamid Bouchnak. Son nouvel album «Hamid» vient marquer un nouveau cap dans la carrière de cet artiste prodigue. Un choix inouï de chansons et de thèmes qui concrétise le talent et la créativité d'un artiste de calibre. ALM : Vous venez de sortir un nouvel album intitulé «Hamid». Pouvez-vous nous donner un aperçu sur cette nouvelle naissance ? Hamid Bouchnak : En pensant au montage de l'album, la chanson «Tikchbila» m'a marqué en premier lieu, car dans l'élaboration d'un album le choix des chansons reste très important. D'ailleurs, la chanson «Riht lblad» qui en fait partie, est pour moi autobiographique dans la mesure où je vis à l'étranger et lorsqu'on vit à l'étranger on a le mal du pays. Il y'a également la chanson «bambara» qui se situe un peu dans le style gnaoui, et précisément, le gnaoui berbère. J'ai toujours eu de l'admiration et de l'attirance pour ce style. Je me souviens aussi de l'admiration de ma mère pour le style gnaoui, ce qui m'a donné encore plus envie de rénover ce style. Dans cet album j'ai également refais «lkass hlou» en version club. Cette dernière version a été conçue pour les discothèques et les radios. Toutefois, la chanson «litim» (l'orphelin) est pour moi la meilleure chanson slow dans le répertoire des frères Bouchnak, chose qu'ils ne savent pas d'ailleurs, cette chanson me tient beaucoup à coeur. Dans ce nouvel album, je m'étais promis de la refaire. D'où vient la richesse de la musique de Hamid Bouchnak ? Tout simplement de son expérience. Moi, Hamid, l'enfant qui écoutait son père chanter et jouer du luth et restait attentif aux chants des oiseaux de son père. La richesse de l'art de mon père ne peut que donner cette mixité de style que l'on écoute aujourd'hui. Mon objectif est de faire de la bonne fusion, une musique bien travaillée où se trouve un très grand brassage de style. Il faudrait tout de même souligner qu'il n'est pas chose aisée de fusionner un style qui soit purement marocain pour en faire, en fin de compte, une chanson universelle. Que pense Hamid Bouchnak de cette mouvance artistique que connaît le Maroc et de la musique de la nouvelle scène marocaine? Je ne peux que l'épauler. Il faut une nouvelle génération. Il est important que chacun des artistes réfléchisse à la suite de sa carrière. Le «hip hop», et «le raï», sont des styles assez intéressants. Cette mouvance ne peut qu'apporter un plus. Il y aura toujours des aspects positifs et d'autres négatifs, mais il faut tout de même ne pas être pessimiste, et savoir comment rendre cette chanson plus nationale et plus internationale. J'ai juste un conseil, le succès peut des fois jouer contre l'artiste dans la mesure où ce dernier peut réussir, mais le tout est de maintenir le même niveau. C'est la continuité qui reste le cap le plus difficile. Comment promouvoir Sa musique ? Je ne peux qu'être avec cette nouvelle génération, il y a des chansons que j'écoute qui me font du bien, il faut oser enregistrer et créer. Toutefois je tiens à signaler que cette nouvelle génération ne donne pas beaucoup d'importance à la scène. Ils donnent juste une importance aux prestations à la télévision et en play-back alors qu'il est nécessaire de travailler dans ce sens. La scène ne peut pas être piratée, les gens viennent pour te voir en direct en chair et en os parce qu' ils veulent voir l'artiste. Le live restera toujours quelque chose de vivant.